Un peu par hasard, une équipe internationale de scientifiques est parvenue à synthétiser une nouvelle enzyme. Elle serait capable de « manger » les bouteilles en plastique. Un nouvel espoir de sauver nos océans est né.
La découverte inattendue d’une enzyme
C’est au Japon que cette histoire débute, il y a quelques années. Une nouvelle bactérie avait alors été découverte : l’Ideonella sakaiensis. Elle se nourrit exclusivement de PET, le polytéréphtalate d’éthylène. Il s’agit d’un plastique que l’on trouve dans la composition de diverses bouteilles et autres contenants. Si ce type de plastique est né au XXe siècle, cette bactérie est le fruit d’une évolution très récente.
Une équipe de chercheurs a débuté l’étude de l’enzyme PETase justement produite par cette bactérie et qui réagit en contact avec la structure du PET. Ils ont alors produit une autre enzyme bien plus puissante que l’originelle en voulant synthétiser des molécules d’un autre profil assez similaire. Les données relatives devraient paraître dans les comptes rendus de l’Académie américaine des sciences (PNAS).
Une solution pour sauver nos océans ?
Les chercheurs s’appliquent désormais à optimiser les performances de la nouvelle enzyme. Ils ont bon espoir de l’utiliser un jour dans le cadre d’un processus industriel de destruction de plastique. John McGeehan, coauteur des travaux et professeur à l’école de sciences biologiques à Portsmouth, explique que les chercheurs se rapprochent encore plus d’une solution de recyclage pour les plastiques, toujours plus nombreux. Pour lui, si cette avancée est modeste, cette nouvelle découverte sous-entend qu’il est encore possible d’améliorer les enzymes.
Chaque année, ce sont huit millions de tonnes de plastiques qui finissent ainsi leur course dans les océans. Leur présence nuit à la survie des espèces animales, mais aussi aux écosystèmes dans leur globalité. La plupart des déchets que l’on y trouve peuvent mettre des siècles entiers avant de se désagréger dans la nature.