Les nations peuvent désormais payer leur dette en protégeant l’environnement. Les Seychelles constituent le tout premier pays à s’essayer à ce nouveau mode de remboursement. Et le système semble bien fonctionner.
Une première mondiale pour les Seychelles
Pour payer leurs dettes, les nations ont maintenant deux possibilités : régler leurs dus de manière traditionnelle (et rembourser leurs créances), ou protéger la nature en mettant en place des mesures spécialement dédiées. Les Seychelles ont décidé de passer par cette seconde voie et constituent ainsi la première nation à protéger son environnement pour rembourser ses dettes. De nouvelles aires marines protégées ainsi qu’un avenir prometteur pour l’environnement viennent de voir le jour.
Le principe est simple : un groupe d’ONG mené par The Nature Conservancy a levé pas moins de 21 millions de dollars afin de rembourser une partie de la dette nationale des Seychelles. En contrepartie, le pays s’est engagé à créer de nouvelles aires marines protégées, couvant l’équivalent de 15 % de ses eaux territoriales.
Une franche réussite pour ce procédé
Réunies, ces deux aires marines représentent la surface du Royaume-Uni. L’objectif est maintenant de doubler cette zone d’ici trois ans. Ainsi, plus aucune activité humaine n’est tolérée dans ces eaux, devenues protégées. Le PDG des parcs nationaux des Seychelles, Flavien Jourbert, explique que les menaces les plus importantes proviendraient des hommes.
Il explique que les activités humaines exercent une forte pression en tentant d’extraire les ressources de l’archipel. La pêche – notamment – cible certaines espèces en particulier. Mais cette pratique met bon nombre d’espèces marines en grand danger. Désormais, de nombreux autres pays pourront exercer ce type de remboursement de dettes. Les Caraïbes pourraient ainsi suivre l’exemple des Seychelles et créer des aires marines protégées au large des côtes. Enfin, plusieurs pays pourraient aussi faire un geste pour l’environnement et, ainsi, alléger leur dette de quelques millions d’euros.