En Afrique, plusieurs pays souhaitent développer leurs cultures d’huile de palme. Les experts se penchent alors sur la menace que cette industrie fait peser sur les primates du continent.
L’Afrique pourrait développer sa culture d’huile de palme
Lorsqu’on évoque les espèces animales menacées par la culture d’huile de palme, on pense souvent aux tigres et aux orangs-outans. Mais en Afrique, les primates en général sont aujourd’hui également menacés par le souhait des gouvernements d’inonder ce marché très prolifique. Cosmétiques, agroalimentaires ou biocarburant : la demande mondiale de cette huile végétale est en constante progression. Dans le monde, vingt millions d’hectares de terres agricoles sont consacrés à la culture de palmes à huile. 85 % de ces terres se concentrent en Indonésie et en Malaisie.
Les forêts tropicales du continent africain pourraient devenir de nouveaux sites de plantation. Mais cela induirait une déforestation conséquente, qui menace les primates (et toutes les espèces) qui y vivent. Une liste de 193 espèces animales concernées par cette menace a été dressée. Celle-ci compte 37 % d’espèces que l’on considère comme étant « en danger » ou « en danger critique d’extinction » selon l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature). Parmi elles se trouvent les mandrills, les chimpanzés, les gorilles, les lémuriens et les bonobos.
275 millions d’hectares de terres cultivables sur le sol africain
Pour les chercheurs, les zones susceptibles d’accueillir ces cultures de palmiers à huile sont situées en Afrique centrale (Gabon, Congo, Cameroun, République démocratique du Congo et Guinée équatoriale), en Afrique de l’Ouest (Côte d’Ivoire, Ghana, Liberia) et en Afrique de l’Est (Madagascar et Mozambique). Certaines conditions sont nécessaires pour permettre la culture de palmiers, comme de fortes précipitations, des températures continuellement au-dessus de 15 °C ou un sol très plat.
En Afrique, ces conditions sont réunies sur 275 millions d’hectares ! Et sur cette immense surface exploitable, seuls trois millions pourraient être cultivés tout en ayant un faible impact sur les primates. Ainsi, cela ne couvrirait que 6 % de la demande supplémentaire en huile prévue pour 2050…