Alors que les glaces de l’Arctique fondent, d’importantes quantités de mercure se libèrent dans l’atmosphère.
Le dégel du pergélisol de l’Arctique
Le sol de l’Arctique est le plus important réservoir de carbone de la planète. Pourtant, lorsque l’on parle de la fonte de la banquise, on omet le plus souvent d’évoquer le dégel du pergélisol. Si ce sol venait à dégeler totalement et libérer ses réserves de gaz à effet de serre, les températures moyennes pourraient alors augmenter de 12 °C.
Ces estimations dépassent de très loin la hausse de 4,8 °C prévue pour l’horizon 2100 par le Giec. Cette estimation constituait le pire scénario prévu par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat. Par ailleurs, le pergélisol renferme également d’importantes quantités de mercure, un métal toxique qui pourraient contaminer la faune marine et, à terme, les hommes. Pour le moment, il est difficile d’évaluer les risques de contamination de la nourriture.
Des quantités importantes de mercure sur le point de se libérer
Une étude a été publiée lundi dans le journal Geophysical Research Letters. Celle-ci révèle que le taux de mercure naturel prisonnier du pergélisol de l’Arctique est aujourd’hui dix fois supérieur à celui produit par l’humain les trente années passées. À l’heure actuelle, le réchauffement climatique fait rapidement fondre le pergélisol. Ainsi, des taux importants de mercure se libèrent dans l’atmosphère.
Avant que cette étude ne soit menée, les experts pensaient que le sol de l’Arctique contenait très peu de mercure. Ils se trompaient, et de très loin puisqu’il s’agit de la plus grande réserve mondiale de ce métal. Pour l’instant, ils ignorent encore si cette forme de mercure sera toxique pour l’homme et quelles quantités seront libérées dans l’atmosphère. Le mercure, sous certaines formes, est une puissante neurotoxine.