Au Sénégal, le nombre de réfugiés climatiques augmente sans cesse. La ville de Saint-Louis, que l’on surnomme la Venise africaine, doit faire face à la montée des eaux et à l’érosion.
Une situation critique pour la Venise africaine
La ville de Saint-Louis, qui a été construite en 1659, a toujours été l’une des plus importantes du Sénégal. En 2000, elle a intégré le patrimoine mondial de l’UNESCO. Aujourd’hui, la Venise africaine est fortement impactée par les changements climatiques. La montée des eaux est violente et particulièrement rapide. La Langue de Barbarie est d’ailleurs particulièrement exposée.
Ce front de mer doit faire face à l’invasion des eaux. L’espace, classé Parc National grâce à son étonnante diversité ornithologique, se trouve à la jonction entre l’océan Atlantique et le fleuve Sénégal. La situation s’est d’ailleurs aggravée en 2003. Une crue soudaine du fleuve a conduit les autorités à creuser une brèche pour évacuer les eaux. Mais rien ne s’est passé comme prévu.
Une modification du paysage aux conséquences lourdes
Au lieu de détourner l’eau, la brèche s’est transformée en bras de mer. À l’origine, elle était large de quatre mètres. Rapidement, elle s’est élargie de quatre-vingts mètres. Aujourd’hui, la brèche mesure six kilomètres. Cette modification du paysage maritime a fortement dégradé les conditions de pêche, qui est l’activité principale de l’économie locale. La salinisation du fleuve a également rendu l’eau de la nappe phréatique impropre à la consommation. De ce fait, l’agriculture maraîchère est devenue impossible.
En 2013, la Banque Mondiale a publié une étude stipulant que le territoire perdait cinq à six mètres de plage chaque année. Des habitations, des écoles et même des villages entiers ont été engloutis par les eaux. Chaque jour, le nombre de réfugiés climatiques augmente. Les experts estiment que la Langue de Barbarie aura disparu d’ici trente à cinquante ans. La mobilisation internationale commence à se faire ressentir. Emmanuel Macron a promis une aide de quinze millions d’euros pour la protection du littoral. Le président de la Banque Mondiale en a promis vingt-quatre.