Une étude publiée dans la revue Science explique que le mammifère ne parvient plus à manger à sa faim. Le réchauffement climatique ne ferait qu’empirer une situation déjà critique.
L’ours polaire ne mange plus à sa faim
Une étude publiée jeudi 1er février se conclut par un constat inquiétant : l’ours polaire reste sur sa faim. Le métabolisme du mammifère emblématique de la lutte pour le climat est plus important que ce qui avait été estimé. Ces animaux ont des besoins énergétiques très élevés et plus conséquents que ce qu’avaient imaginé les scientifiques (une fois et demie supérieurs aux précédentes estimations).
L’auteur de l’étude, Anthony Pagano, explique donc qu’ils auraient besoin d’attraper plus de phoques pour parvenir à se nourrir à leur faim. Les biologistes ont observé neuf femelles qui vivent en Arctique, dans la mer de Beaufort. Ils les ont équipés avec des caméras-colliers et comparent leur sang et leurs urines régulièrement. L’étude a duré plusieurs mois, d’avril à juillet, durant la période intense de chasse de l’ours polaire.
Cette situation risque d’empirer
Durant cette période, les plantigrades sont censés prendre du poids pour survivre le reste de l’année. Pourtant, cinq ours ont perdu de la masse corporelle en seulement huit à onze jours, et certains en ont perdu plus de 10 %. Les précédentes hypothèses émises avaient conduit les scientifiques vers de mauvaises estimations du métabolisme du mammifère. Ils pensaient alors que l’ours polaire était capable de ralentir son métabolisme lorsqu’il ne se nourrissait pas suffisamment et que ses techniques de chasse ne lui coûtaient pas beaucoup d’énergie.
L’Arctique serait en train de se réchauffer deux fois plus vite que le reste de la planète. Les ours sont contraints de parcourir de plus grandes distances pour se nourrir. Ainsi, beaucoup meurent de faim. Selon l’USGS, la population d’ours polaires a diminué de 40 % en dix ans.