Entre le coût écologique et économique de l’eau en bouteille, et les doutes par rapport à la qualité de l’eau du robinet, les Français se posent de plus en plus de questions sur l’eau qu’ils consomment. Qu’un ménage choisisse de boire de l’eau embouteillée ou du robinet, il est essentiel de comprendre son origine, son traitement et les contrôles de qualité effectués.
De l’évolution des habitudes de consommation
En 2001, 65 % des Français consommaient de l’eau en bouteille, alors que seulement 53 % buvaient de l’eau du robinet. Cependant, selon le baromètre TNS-SOFRES de 2018, cette tendance a basculé avec 66 % des Français déclarant boire au quotidien de l’eau du robinet contre 47 % pour l’eau embouteillée.
Ce changement semble avoir été motivé par des facteurs économiques et écologiques. Néanmoins, certaines préférences demeurent pour l’eau en bouteille, souvent choisie pour son goût, ses méthodes de traitement ou encore les minéraux qu’elle peut contenir. Par ailleurs, il existe des situations où le choix n’est pas réel, notamment dans les Outre-mer où l’eau du robinet est régulièrement impropre à la consommation.
La question des traitements de l’eau
Le traitement de l’eau, qu’elle soit embouteillée ou du robinet, fait l’objet de contrôles stricts. L’eau du robinet provient des nappes souterraines dans 62% des cas et le reste des eaux superficielles. Même si le sol naturel agit comme un filtre, cette eau est ensuite traitée chimiquement pour être rendue propre à la consommation. Elle passe par une usine de traitement afin d’être décontaminée par des procédés physiques, physico-chimiques, ou chimiques.
De son côté, l’eau embouteillée ne peut faire l’objet de traitements chimiques, mais peut subir certains traitements tels que la décantation, la filtration ou l’oxygénation pour éliminer certaines substances toxiques.
La composition de l’eau consommée
La typologie de l’eau en bouteille se divise en deux grandes catégories : les eaux minérales et les eaux de source. Leur différence réside principalement dans leur teneur en minéraux. Ainsi, certaines eaux minérales peuvent contenir une quantité importante de minéraux tels que le sodium, le fluorure ou le sulfate, dépassant les normes de potabilité.
Le goût et la teneur en minéraux spécifiques sont souvent cités pour justifier le choix des eaux minérales en bouteille malgré un coût plus élevé. Il est toutefois recommandé de varier ses sources d’eau pour assurer un équilibre nutritionnel.
Les contrôles réguliers pour garantir la qualité
La qualité de l’eau, qu’elle soit en bouteille ou du robinet, fait l’objet de contrôles réguliers en France, notamment via des prélèvements à chaque étape de son trajet pour détecter la présence de micro-organismes, polluants chimiques, métaux et substances radioactives.
Malgré des contrôles stricts, des incidents peuvent survenir, comme ce fut le cas pour Nestlé en 2024 contraint de détruire des millions de bouteilles suite à une contamination. De tels incidents mettent en lumière la nécessité de contrôles réguliers et rigoureux de la qualité de l’eau.
Ces événements soulèvent la question de la confiance des consommateurs dans la qualité de l’eau qu’ils consomment. Alexandre Mayol, Maître de conférences en économie à l’Université de Lorraine, souligne que la perte de confiance des consommateurs peut avoir des conséquences sur le prix de l’eau, qu’elle soit en bouteille ou du robinet.
Face à ces éléments, est-il possible de trouver un équilibre entre sécurité sanitaire, économie et écologie dans notre consommation d’eau ?