Face à l’extension inquiétante du réchauffement climatique, avril 2024 n’a pas dérogé à la règle et s’est imposé comme le onzième mois consécutif à battre un record de chaleur à l’échelle de notre planète. Malgré un essoufflement du phénomène El Niño, le service européen Copernicus déplore un réchauffement alimenté par l’exploitation massive des énergies fossiles.
Dépassement constant du seuil de 1,5°C
La température moyenne du globe dans les 12 derniers mois s’est retrouvée 1,61 °C plus élevée que lors de l’ère pré-industrielle. De fait, cela va au-delà de la limite de 1,5 °C établie par l’accord de Paris. Afin de déclarer que le climat a réellement franchi ce seuil critique, il faudra néanmoins observer cette anomalie sur plusieurs décennies. Du côté du changement climatique de Copernicus, le climatologue Julien Nicolas met en avant l’exceptionnalité des conditions de température que nous vivons actuellement.
El Niño : un impact sur le réchauffement
La légère baisse des températures en avril pourrait s’expliquer par le phénomène climatique naturel El Niño qui a commencé à faiblir selon le service européen Copernicus. L’observation des projections de modèles dévoile une possible transition vers les conditions de La Niña, un phénomène produisant des effets inverses, dans la deuxième moitié de l’année. Cependant, une sortie d’El Niño n’entraînera pas une inversion de la tendance du réchauffement global.
Risques d’évènements climatiques extrêmes
Outre la question de réchauffement, ce sont aussi les phénomènes climatiques extrêmes qui se multiplient. Julien Nicolas pare cette situation d’une urgence car chaque degré de réchauffement s’accompagne très probablement d’événements climatiques extrêmes plus intenses.
Atteinte des océans
Il est à noter que la température de la surface des océans a elle aussi battu un record en avril, à 21,04 °C en moyenne. Une surchauffe qui menace la vie marine, entraîne plus d’humidité dans l’atmosphère et réduit la capacité des océans à absorber les émissions de gaz à effet de serre.
L’année 2024 : une série de records ?
Carlo Buontempo, le directeur du service européen Copernicus, estime que ces tendances pourraient propulser la température mondiale vers de nouveaux records. L’Organisation des Nations Unies (ONU) a déjà mis en garde contre le risque élevé de voir 2024 afficher des températures inégalées. Cependant, Julien Nicolas souligne qu’il est encore un peu tôt pour prévoir si 2024 battra de nouveaux records, étant donné l’exceptionnalité de 2023.
Une action urgente s’impose
L’éventualité de ces nouveaux records doit inviter à une prise de conscience urgente de cette problématique qui affecte notre planète. Dès lors, la question qui se pose est la suivante : Quels seront les moyens déployés pour inverser cette tendance et limiter les conséquences dramatiques de ce réchauffement global ?