Après avoir fait ses preuves dans le monde des affaires avec notamment la société Hydroma, Aliou Boubacar Diallo devrait sans nul doute poursuivre son ascension en briguant, au terme de la Transition actuelle, la Magistrature Suprême au Mali. Et il n’en serait pas loin, selon un récent sondage du cabinet d’études et de conseils bamakois Statix.
Pionnier mondial de l’hydrogène naturel
Depuis près d’une décennie, l’Afrique grouille d’entrepreneurs dynamiques à l’image du nigérian Aliko Dangoté et de l’Egyptien Nassef Sawiris. D’autres, moins connus, font la fierté du continent dans des domaines d’avenir. C’est le cas du Malien Aliou Boubacar Diallo, l’un des pionniers de l’exploitation de l’hydrogène naturel, une ressource perçue comme la candidate idéale de la transition énergétique. Depuis 2012, sa société Hydroma transforme l’hydrogène naturel en électricité propre près de Bourakébougou, un village à soixante kilomètres de Bamako, la capitale malienne.
« Lorsque nous avons découvert l’hydrogène naturel, beaucoup disaient que cela ne servait pas à grand-chose. J’ai fait appel à des sociétés pour voir s’il était possible d’en faire de l’électricité. Nous avons réussi les tests de production avec une unité pilote installée en 2012. Puis, pendant sept ans, nous avons réussi à produire de l’électricité décarbonée qui alimente les places publiques, les salles de prière et le domicile du chef de village de Bourakébougou, à une soixantaine de kilomètres à l’ouest de Bamako », raconte Aliou Boubacar Diallo dans une récente interview sur la chaîne Africable Télévision.
L’un des favoris de la prochaine présidentielle au Mali
En juin 2019, il a lancé la production à grande échelle de son électricité verte à partir de l’hydrogène naturel, après avoir vendu ses parts (55%) dans la société minière Wassoul’Or pour obtenir des financements. Grâce aux travaux de son groupe Hydroma, l’entrepreneur malien est régulièrement invité dans les salons de l’énergie. Il est même devenu un partenaire privilégié de l’Allemagne, qui ambitionne de devenir numéro Un de l’hydrogène dans le monde.
Mais Aliou Diallo n’est pas qu’un homme d’affaires à succès. Depuis 2018, il fait énormément parler de lui au Mali dans le domaine de la politique. Le fondateur du parti ADP-Maliba avait fini troisième à la présidentielle de 2018 derrière Ibrahim Boubacar Keita (IBK) et Soumaïla Cissé. Après le départ précipité d’IBK en août, et la recomposition du paysage politique malien qui se profile, l’ex-député de Kayes se positionne désormais comme l’un des favoris de la présidentielle de 2022. Selon un sondage du cabinet d’études et de conseils bamakois Statix, réalisé en novembre dernier, Aliou Diallo était au coude-à-coude des intentions de vote au 1er tour avec Soumaïla Cissé, qui est depuis décédé du COVID.
Un leader nourri à la sève du pragmatisme politique
Cette position, l’homme d’affaires la doit notamment à sa politique. Depuis son entrée en politique, il a toujours prôné l’union des Maliens autour de la mère patrie. Le leader d’ADP-Maliba a également fait des propositions concrètes à chaque étape de la vie de la nation malienne. Ses solutions d’équilibre ont été largement reprises aussi bien par des acteurs nationaux que par la Communauté internationale. Ce qui le rend crédible aux yeux des Maliens.
Par ailleurs, fort de sa stature d’entrepreneur à succès, Aliou Diallo a acquis la sympathie des jeunes et des femmes, en quête d’emplois et de mieux-être. Il reste d’ailleurs l’un des rares politiques de l’opposition à avoir sérieusement travaillé sur le volet politique. Le milliardaire malien propose par exemple un programme pour le Mali qui met un accent particulier sur une décentralisation permettant le développement harmonieux des régions. A ses yeux, cette décentralisation seule pourra mettre fin aux frustrations, à la pauvreté et donc aux conflits armées, ainsi qu’à l’immigration clandestine des jeunes.