Au Brésil, la déforestation est une tout autre pandémie. S’il a été parmi les pays les plus touchés par le Covid-19, d’autres fléaux le guettent également. Près de 3 069 km2 ont en effet été brûlés en Amazonie rien que pour le premier trimestre 2020. Les militants de Greenpeace ont voulu dénoncer cette négligence, qu’ils jugent d’un acte cynique du gouvernement, en érigeant la statue du président Jair Bolsonaro. Plutôt original… mais efficace !
Une action pour dénoncer une irresponsabilité
Greenpeace a voulu faire comprendre au président de la République fédérative du Brésil toute son inconscience et son insensibilité face aux incendies, catastrophes naturelles ou criminelles. Sa directrice de programme, Tica Minami, explique que par cette action d’ériger sa statue Brésil sur les terres brûlées, leur organisation a voulu attirer l’attention. Il faut sans doute rappeler que pour seulement le mois de septembre, 8 106 foyers de départ de feux ont été recensés par l’Institut national de recherches spatiales (INPE). Une statistique sans précédente.
Ce qu’on lui reproche essentiellement c’est le fait de ne pas avoir pu prévoir et anticiper la sécheresse à l’origine de ces incendies. De même lorsque des feux à perdre de vue ont dévasté des centaines de milliers d’hectares, il n’a pas daigné intervenir, ce qui est inacceptable pour les défenseurs de l’environnement.
Une statue qui parle d’elle-même
La statue de Jair Bolsonaro sur les terres incendiées n’est pas faite pour décorer. Ses gestes, son allure, sa posture et ses tenues ont un sens particulier et visent à véhiculer un message bien précis. D’une hauteur de 4 mètres, sur la statue, le président est habillé tel un empereur romain : une longue tunique de laine avec un motif de jaguar, elle-même victime des incendies.
Aucun doute, ce n’est pas une statue en l’honneur de l’homme. Mais pour l’instant, il n’a pas souhaité réagir, et a décidé d’ignorer cette action. Action qui fait pourtant bel et bien le buzz dans le monde entier…