Le Burundi est aujourd’hui confronté à une nette progression du paludisme, que beaucoup qualifient d’épidémique. Depuis le début de l’année 2019, 1 800 personnes en sont mortes.
Les cas signalés ont augmenté de 164 %
Selon l’ONU, le paludisme a d’ores et déjà fait plus de 1 800 victimes depuis le début de l’année 2019. Soit autant qu’Ebola en un an en République démocratique du Congo. Entre le début du mois de janvier et le 21 juillet, plus de 5 738 000 cas ont été recensés sur les 11,5 millions d’habitants que compte le pays. Les auteurs du rapport publié en cours de semaine dernière ont déclaré que le gouvernement refusait de parler d’une « épidémie de paludisme », malgré les nombreuses demandes des organismes internationaux.
Entre les 15 et 21 juillet 2019, plus de 152 000 cas ont été comptabilisés, dont 65 décès. On note une augmentation de 164 % par rapport à la même semaine de 2018. Les mesures préventives restent trop faibles et peu adaptées. Les moustiquaires ne suffisent pas à protéger la population. D’autant que le manque de ressources logistiques, humaines et financières fait aujourd’hui défaut.
Pourquoi ne pas déclarer une épidémie de paludisme au Burundi ?
En mars 2017, le gouvernement avait déclaré une épidémie de paludisme, tandis que le Burundi avait recensé 700 décès pour 1,8 million de cas. Alors, pourquoi ne pas déclarer l’épidémie alors que les chiffres sont nettement supérieurs en cette année 2019 ? La décision de déclarer une épidémie revient entièrement à la souveraineté de l’État. Et nous sommes actuellement à moins d’une année de la présidentielle. Un haut cadre du régime, sous couvert d’anonymat, estime que l’actuel président refuse de reconnaître l’échec de sa politique de santé après avoir essuyé de nombreuses autres crises.
Quoi qu’il en soit, le Burundi, en pleine crise socio-économique depuis quatre ans, doit encore faire face à de nombreuses maladies et pénuries.