En France, l’épinard est un grand classique dans l’alimentation. Frais, ce légume-feuille est nettement meilleur qu’en boîte façon Popeye, une préparation qui n’a pas très bonne presse auprès des enfants dans les cantines scolaires… En béchamel, en tarte, en salade ou en quiche, ce peut cependant être un régal. Mais saviez-vous qu’il existait de nombreux ersatz d’épinard afin de pouvoir en manger toute l’année ?
L’épinard, une plante d’hiver ?
L’espèce Spinacia oleracea admet une grande diversité de variétés. Les plus connues sont Verdil, Géant d’hiver, Matador, Première récolte, Gamma ou encore À feuilles de chou de Milan… Généralement, pour nos amis jardiniers, ce sont des cultures d’hiver, semées d’août à octobre par exemple, pour des récoltes jusqu’en décembre. Dans certaines régions et pour plusieurs variétés, il est également possible de semer en fin d’hiver et au début du printemps (de février à avril) pour des récoltes entre mai et juillet. Certains épinards, comme le Butterflay, permettent même de bénéficier d’une saison allongée en semant au printemps jusqu’en juin.
Mais saviez-vous qu’il était possible de diversifier ses apports nutritionnels grâce à d’autres plantes que l’on peut cuisiner de la même façon que les épinards afin d’en consommer toute l’année ?
L’arroche, antique reine des jardins
Combien parmi nous ne connaissent même plus le nom d’« arroche » ? C’était pourtant une plante potagère incontournable pour nos anciens, au Moyen Âge notamment. Certaines variétés d’Artiplex hortensis sont tout simplement magnifiques, pouvant dépasser les trois mètres de hauteur. L’Opéra est remarquable par ses feuilles rougeâtres dont la teinte résiste aux cuissons.
L’avantage de l’arroche est de pouvoir être semée de mars jusqu’en juillet, voire septembre dans de nombreuses régions. Seul bémol : la montaison s’accélère naturellement aux jours les plus chauds. Mais la hauteur des arroches présente l’avantage de faire une ombre salutaire pour d’autres plantes, tandis qu’elle rend moins pénible le travail de lavement des feuilles récoltées, tâche ô combien laborieuse pour les épinards purs et durs. L’arroche est en outre très rustique et même vivace dans les jardins où elle se plaît, se ressemant volontiers spontanément.
Les tétragones pour l’été
Cela fait plusieurs années qu’on trouve facilement ce nom en jardinerie : « Tétragone ». Son surnom vous dira (presque) tout : il s’agit de l’« épinard de Nouvelle-Zélande », facilement reconnaissable grâce à ses feuilles particulièrement triangulaires. Le goût et l’utilisation son là encore très proches de ceux des épinards classiques. Mais le moment de récolte en est aux antipodes : semez d’avril à juin inclus pour une récolte progressive de juin à octobre sans discontinuer ! Les plants peuvent atteindre un mètre de haut.
La baselle pour du chaud et humide
Les baselles ont reçu le surnom évocateur d’« épinards de Malabar ». Originaires d’Asie, elles ont un port très différent de celui des précédentes espèces citées. Les feuilles semblent bien pleines et ont une forme ressemblant à la feuille de courge ou à un cœur. Avec deux mètres de haut dans certains cas, c’est parfait pour faire un peu d’ombre ou habiller des grillages en les palissant. Une vidéo de permaculture en explique la saine exploitation :
La baselle craint les gelées et a par conséquent sous nos latitudes le même cycle que la tomate et de nombreux légumes d’été. C’est une plante fort généreuse, qui aura comme le tétragone l’intérêt de pouvoir être consommée à une saison où les épinards n’ont pas spécialement droit de cité.
Ça vous a plu ? 4.3/5 (23)