Le suivi des bateaux de pêche industrielle en haute mer souligne des distances de parcours en augmentation, alors que les tonnages des captures sont en diminution.
90 % des océans concernés par la pêche industrielle
Devoir naviguer loin pour trouver du poisson n’est pas une pratique nouvelle. Déjà au XIXe siècle, nous traversions l’Atlantique pour pêcher de la morue. Cet exemple montre que l’intensification de ces pratiques génère une disparition des ressources. Les populations de morues ne sont toujours pas restaurées malgré des quotas instaurés en 1992.
La pêche industrielle de longue distance est condamnée selon les auteurs d’une récente étude. Ils ont compilé des données satellites et des déclarations de capture des États qui pratiquent ce type de pêche depuis 65 ans. Les zones de pêche sont passées de 60 % des océans en 1950 à 90 % à notre époque. Seules les zones polaires extrêmes ne sont pas visitées par les bateaux de pêche, et seulement quatre pays disposent de navires capables d’exploiter les zones les plus éloignées : l’Espagne, Taïwan, la Chine et la Corée du Sud.
Les ressources en poissons continuent de s’épuiser
L’étude montre que ce choix n’est pas partagé par tous les pays. Le Japon a par exemple restreint ses zones de pêche en haute mer à partir de 1982, dès la mise en place des zones économiques exclusives par l’ONU. Les quatre États ainsi dénoncés par l’étude en ont profité pour exploiter les zones des pays qui n’étaient pas en mesure de pêcher dans leurs eaux. En Asie du Sud-est, en Afrique et en Amérique du Sud, la pêche s’est alors étendue. Les conséquences à ce phénomène sont diverses et comprennent aussi la menace sur la production des pêches locales.
De plus, les études ont montré que le rendement des bateaux s’est littéralement effondré en 65 ans. En 1950, les bateaux collectaient 25 tonnes de poissons pour 1 000 kilomètres parcourus. Aujourd’hui, ils n’en pêchent plus que 7 pour la même distance.