Vous en avez peut-être déjà entendu parler. Kokopelli, c’est une association loi de 1901, à but non lucratif, créée en 1999 et installée en Ariège. Elle promeut la liberté des semences et de leur réutilisation, notamment contre les monopoles (totaux ou partiels) des catalogues officiels dans de nombreux pays. C’est aussi l’occasion d’encourager une culture saine des espèces végétales et de conserver ou diffuser des variétés qui auraient à peu près disparu sans ce vaste collectif.
Des variétés rares et anciennes, mais pas que
L’association Kokopelli n’est pas un conservatoire. Elle souhaite au contraire faire vivre les semences des espèces qu’elle brasse. Outre son propre centre de production au Mas-d’Azil devant les premiers contreforts des Pyrénées, elle s’appuie sur un vaste réseau de producteurs associés et des milliers d’adhérents. Sont proposées à la vente, via une boutique, de nombreuses variétés de diverses espèces végétales. Sont particulièrement bien fournies les tomates… mais aussi les plantes mellifères, tinctoriales et médicinales sur lesquelles le bureau met actuellement l’accent.

Bien sûr, cela ne plaît pas à tout le monde. Une association importante et célèbre ne peut que déchaîner les passions : les détracteurs d’un côté, les inconditionnels de l’autre. Parmi ces premiers, nous trouvons des groupes semenciers engagés dans divers procès contre le mouvement, mais aussi des plumes acérées contre certains associés accusés de nombreux maux. C’est un procédé malheureusement courant, qui se répercute nécessairement sur l’ensemble de l’œuvre, pourtant apparemment bonne dans sa fin.
Des semences libres pour tous
Le cœur de Kokopelli, c’est aussi le programme « Semences Sans Frontières » : des adhérents de l’association offrent des semences à des paysans de nations pauvres. Généralement, ce sont des paysans passés plus ou moins de force à une agriculture moderne (hybrides, OGM, pesticides, herbicides…) et faisant le pas de revenir vers des méthodes saines et traditionnelles. Pouvoir replanter librement la semence de leur choix leur paraît tout à fait normal et souhaitable, et ils ont bien raison. D’ailleurs, une émission de 2015 sur Radio Courtoisie évoquait pendant près de trois heures ces sujets trop méconnus par les Français :
Il faut savoir que ne sont vendues sur les marchés que des variétés en nombre restreint. Quelques dizaines de tomates différentes, alors qu’il en existe des centaines voire des milliers à travers le globe… De même, les modes de culture sont généralement artificialisés, et ce même dans le bio. Avec tous les noms oubliés qu’elle propose, l’association Kokopelli – qui doit son nom à un personnage de la mythologie amérindienne – permet aux jardiniers d’entretenir une saine biodiversité pour un humus et des récoltes de meilleure qualité.