Les oliveraies sont souvent attaquées et parfois même dévastées par la mouche des olives. Les moyens mis en œuvre pour lutter contre cet insecte sont souvent inefficaces. Marion Canale présente Anthénolive, un projet biomimétique au secours des olives.
La mouche d’olive : un fléau pour les oliveraies
La mouche d’olive (Bactrocera oleae) est un cauchemar pour les oléiculteurs méditerranéens. Cela fait des siècles qu’elle dévaste des oliveraies entières. La femelle de l’insecte est attirée par le fruit, elle découpe alors la peau et y dépose ses œufs. Ainsi, l’olive est dévorée de l’intérieur et ne peut produire de l’huile.
Pour lutter contre cet insecte, de nombreux moyens ont été mis en œuvre. Le piégeage massif, les pesticides, l’argile… Mais Marion Canale, une étudiante de SupBiotech, constate que ces techniques ne fonctionnent pas très bien, sont trop coûteuses ou polluent. De plus, les pesticides posent un réel problème environnemental. Elle a donc imaginé une tout autre manière d’appréhender le problème avec le projet Athénolive.
Le biocontrôle pour préserver les cultures d’olives
L’équipe du projet Athénolive (nommé en hommage à la déesse) travaille donc sur une voie inexplorée : l’écologie chimique. L’idée serait d’utiliser un répulsif ainsi qu’un attractif. Marion Canale explique alors que l’attractif se composera d’une molécule responsable de l’attirance de la mouche pour l’olive : la kairomone. Des plaques engluées en seront recouvertes.
Marion Canale présente le projet Athénolive :
D’autre part, le répulsif sera présent dans le fruit et repoussera les mouches. Après la ponte, celles-ci laissent une trace chimique de leur passage ce qui évite qu’une autre femelle ponde au même endroit. Répandue sur l’oliveraie, elle permettra d’éloigner les insectes.
Athénolive a reçu une récompense en octobre 2017 de la part de l’association Reporters d’Espoirs durant le concours « La France des Solutions ». Si l’approche n’est pas nouvelle, le résultat est une technique efficace, simple et neutre pour l’environnement.