Au Gabon, des chercheurs tentent de percer les mystères des crocodiles orange, une espèce vivant dans des grottes depuis de millénaires.
Une espèce endémique du Gabon
Le Gabon est un pays reconnu pour être riche d’une étonnante biodiversité. En 2008, des chercheurs qui exploraient des grottes sombres ont découvert une espèce unique et inconnue de crocodile. Deux ans plus tard, ils sont parvenus à en faire sortir un de la grotte. C’est avec surprise qu’ils ont découvert sa couleur orangée.
France 3 revient sur la découverte des crocodiles orange :
https://www.youtube.com/watch?v=6P5wF5JB8Nc
Un géoarchéologue précise que ce « crocodile orange cavernicole » ne se trouve que dans certaines grottes du Gabon. Il s’agit d’une espèce endémique pouvant mesurer jusqu’à 1,70 mètre de longueur. Et les scientifiques peinent à s’accorder sur la teinte du reptile. Ils ont d’abord pensé qu’elle était due à son alimentation. Ensuite, une nouvelle hypothèse a émergé : la dépigmentation pourrait être causée par le manque de lumière ainsi que par la nocivité des excréments des chauves-souris : le guano. L’urine aurait attaqué la peau des crocodiles et transformé leur couleur.
Plusieurs expéditions pour percer le mystère des crocodiles
De multiples expéditions ont été menées par Olivier Testa, Richard Oslisly et Matthew Shirley. Durant plusieurs années, les grottes ont été cartographiées et les crocodiles orange ont été recensés. Une quarantaine de crocodiles cavernicoles de cette espèce ont ainsi été comptabilisés. D’autres crocodiles vivent dans les cavernes alentour. Néanmoins, ces dernières sont connectées à la surface. L’espèce étudiée au Gabon n’avait plus accès à la surface depuis trois mille ans.
Les chercheurs pensent que plusieurs dizaines de crocodiles se sont installés dans les grottes d’Abanda il y a trois millénaires de cela. À cette époque, le niveau de la mer leur permettait d’accéder à la surface. Par la suite, l’eau ayant baissé, ils n’auraient pas pu ressortir des cavernes. Mais ils semblent y trouver leur compte. Ils mangent des insectes et des chauves-souris. Les scientifiques espèrent faire de ces grottes des sanctuaires protégés.