Une étude publiée jeudi révèle qu’entre 1996 et 1998, les producteurs touchaient 8,8 % du prix final du produit. Ce taux est descendu à 6,5 % en 2015.
Un système alimentaire mondial inégalitaire
Les inégalités qui caractérisent le système alimentaire mondial sont de plus en plus importantes. En France et dans le monde, les producteurs et agriculteurs gagnent de moins en moins tandis que la grande distribution ne fait qu’accumuler des bénéfices. L’ONG Oxfam dénonce cette vérité dans une étude publiée jeudi 21 juin 2018.

Oxfam dénonce donc les pressions subies par les agriculteurs et producteurs, afin de les inciter à réduire leurs coûts. D’autre part, ils doivent répondre à des exigences de qualité toujours plus rigoureuses. Selon l’ONG, les huit plus grandes chaînes de grandes surfaces du monde (étant cotées en Bourse) ont réalisé des ventes de 1 000 milliards de dollars en 2016. Elles ont généré 22 milliards de dollars de bénéfices. L’étude révèle aussi que cette année-là les grands distributeurs ont reversé 15 milliards de dividendes aux actionnaires.
Des paysans contraints d’abandonner leurs terres
La grande distribution et sa puissance d’achat augmentent les risques de violations du droit du travail et des droits de l’homme : enfants exploités, précarisation et harcèlement ne sont pas rares dans ce secteur. Tout cela engendre un recul des prix des producteurs et paysans qui aujourd’hui parviennent à peine à recouvrir les coûts de production. Bon nombre d’entre eux se voient dans l’obligation d’abandonner leurs terres ou de travailler de manière précaire dans les grandes plantations. Ceux qui produisent la nourriture ont faim.

Entre 1996 et 1998, les agriculteurs et producteurs touchaient 8,8 % en moyenne du prix final du produit. En 2015, ils n’en touchaient plus que 6,5 %. D’autre part, les gains de la grande distribution sont passés de 43,5 à 48,5 % en vingt ans. Oxfam estime que des investissements minimes pourraient assurer un revenu minimum vital aux producteurs et paysans. Les pouvoirs publics pourraient aussi fixer un prix d’achat minimum pour les produits.