La Méditerranée se meurt sous des tonnes de plastique et la situation semble ne pas dire grand-chose aux pouvoirs publics des pays partageant cette mer qui relie l’Afrique à l’Europe. Connue pour ses rapports et opérations coup de poing, WWF milite activement en ce moment pour sauver la mer Méditerranée du plastique. Le Fonds mondial pour la nature a profité de la journée mondiale des océans pour publier un nouveau dossier au sein duquel il attire une fois de plus la sonnette d’alarme.
Triste constat, la mer Méditerranée est dans un triste état
Ce 8 juin nous fêtons la journée mondiale des océans. Plus qu’une date d’anniversaire, cette journée est surtout l’occasion de dresser des bilans quant à l’état de nos mers et océans. Notamment la Méditerranée, qui est si chère aux peuples de pays tels que l’Italie, la Grèce, l’Espagne, le Portugal, le Maroc, le Tunisie, la Libye et l’Égypte.
Selon le rapport choc émis par la WWF, on retrouverait dans la Méditerranée plus de 1,25 million de fragments de plastique par km². Alors que la Méditerranée ne représente que 1 % de la surface des eaux présentes sur Terre. Ce qui proportionnellement est quatre fois supérieur aux concentrations sur « l’île de plastique » du Pacifique Nord. Ce qui fait de la Méditerranée la mer la plus polluée du globe.
Deux pays polluent principalement la Méditerranée
D’où vient le plastique qui pollue la Grande Bleue ? Deux pays sont principalement pointés du doigt par le rapport de la WWF. Notamment l’Espagne et la Turquie. Qui déversent des quantités record de plastique dans l’étendue hydrique. L’Europe avec 60 millions de tonnes produites par an, est après la Chine le second plus gros producteur de plastique au monde.
La forte activité touristique et balnéaire des côtes de l’Espagne et de la Turquie est également mise en cause dans le processus de création de ce que la WWF a surnommé « le piège plastique ».
Il est important de rappeler que chaque année, principalement durant l’été, ce sont plus de 200 millions de touristes qui se ruent vers les plages qui bordent la Méditerranée.
Des conséquences dramatiques
Le plastique fait partie comme expliqué dans cet article, de ces éléments qui mettent un temps fou à se dégrader dans la nature. 600 ans au maximum dans le cas du fil de pêche par exemple.
« Aujourd’hui, presque toutes les espèces marines sont en contact avec les plastiques. Des fragments de plastique ont été retrouvés dans toutes les tortues marines en Méditerranée et dans 90 % des oiseaux marins dans le monde. En 1960, c’était seulement 5 % ! ». Comme le souligne la Présidente de WWF France, Isabelle Autissier.
Or tout ce plastique dans nos mers et océans peut être catastrophique pour notre écosystème dans son ensemble, et notre survie en particulier. En effet, ce plastique à mesure que les années se succèdent se dégrade en microparticules qui sont par la suite ingérées par les poissons et autres animaux aquatiques comestibles. Une fois dans nos assiettes ces poissons même cuits sont toujours aussi toxiques puisque chargés en micro-particules portées à ébullition durant le processus de cuisson.
Ingéré par l’homme, tout ceci peut avoir des conséquences dramatiques. Allant des maladies diverses et variées telles que des pathologies endocriniennes, aux cancers. La conclusion de ce tableau macabre étant inévitablement la mort.
Quelques règles pour essayer d’endiguer le phénomène
Pour sauver ce qu’il reste de la Méditerranée, la WWF exhorte gouvernements, citoyens, entreprises et autres potentiels acteurs intéressés par le sort de la mer à adopter une série de mesures et actions. Ceci dans le but de réduire la pollution plastique. Parmi elles :
- La signature d’un accord international qui contraint juridiquement toutes les nations à mettre un terme au déversement du plastique dans les océans du globe.
- Instaurer comme objectif à l’horizon 2030 d’atteindre 100 % de plastique recyclable et réutilisable d’ici, tout en optimisant la collecte de 100 % des déchets plastique.
- Interdire dans le monde entier la fabrication ou la distribution du plastique à usage unique ainsi que l’ajout de micro-plastique dans les produits d’ici l’horizon 2025.
- Exhorter les entreprises à investir davantage dans l’innovation et l’éco-conception, dans l’optique de trouver des pistes permettant d’utiliser plus durablement et efficacement le plastique.