La problématique de la raréfaction de l’eau douce dans le monde pousse l’humanité à rivaliser de majesté avec l’innovation afin de trouver des moyens alternatifs de production d’eau potable. Parmi ceux-ci on compte LifeStraw la paille qui donne accès à l’eau potable à tous, mais aussi Chove Chuva, le filtre ultra-sophistiqué qui transforme l’eau de pluie en eau 100 % potable. Au Maroc, à défaut d’avoir les moyens de s’offrir ces dispositifs pas toujours abordables, une association a développé un procédé permettant de transformer le brouillard en eau potable et propre à la consommation.
Des filets artisanaux qui sauvent des vies
Au sud-ouest du Maroc dans la région montagneuse de Sifi Ifni, le climat est aride. Les pluies sont rares et la nappe phréatique est quasiment dépourvue de la moindre ressource hydrique. Malheureusement, c’est dans cette partie du pays perchée à plus de 1 200 mètres d’altitude qu’ont décidé de s’implanter des populations.
Si le décor est digne d’un film hollywoodien, ces populations par contre sont en proie à une pénurie d’eau potable. Poussant parfois les habitants à marcher jusqu’à quatre heures pour s’approvisionner en eau consommable. La situation n’étant d’ores et déjà pas aisée est encore plus invivable compte tenu des températures qu’il fait à Sifi Ifni.
Dans le but de sauver ces habitants d’une mort certaine, l’association Dar Si Hmad inaugura en 2015 le CloudFisher. Une sorte de filet captant les particules d’eau. Cette eau est ensuite transformée en eau propre à la consommation.
Comment fonctionne le CloudFisher ?
Les pluies sont très rares à Sifi Ifni, mais le brouillard – lui – est quasiment une norme quotidienne. Quelle que soit l’heure de la journée, une épaisse couche de brume recouvre communément la région, et c’est de là que naquit l’idée de l’association Dar Si Hmad.
Larges de 1 700 mètres carrés, ces filets capturent les minuscules gouttelettes d’eau contenues dans le brouillard. Qu’elles acheminent ensuite via des canalisations vers un réservoir. Cette eau y est ensuite traitée et rendue potable puis reversée dans une citerne spécialement conçue à cet effet.
Les habitations reliées à la citerne principale peuvent dès lors avoir de l’eau propre pour leur consommation. Selon les chiffres fournis par l’association, ce sont plus de 37 000 litres d’eau qui sont récoltés les jours de fort brouillard et qui permettent aux habitants de 13 villages d’avoir accès à de l’eau potable.
Tout n’est pas gratuit sur terre
Si cette solution soulage grandement les habitants de Sifi Ifni, elle est également trois à cinq fois moins coûteuse pour produire de l’eau que les sources conventionnelles de pompage intensif des nappes phréatiques.
Ceux-ci ne reversent que 2 euros à l’association qui leur a apporté l’eau potable. Ces fonds servent uniquement à l’entretien des installations et à l’innovation en vue de l’amélioration du CloudFisher.
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