Quand les abeilles meurent, les jours de l’homme sont comptés. C’est le titre d’un livre de l’homme politique vendéen Philippe de Villiers, l’une des premières personnalités à avoir publiquement parlé en France de la tragédie que vivent les ruches. Depuis, les mouvements écologistes, syndicats d’apiculteurs et citoyens pro-abeilles ont pu obtenir quelques victoires. Aujourd’hui, c’est une nouvelle victoire à l’échelle de l’Union européenne.
Trois pesticides interdits dans les États membres
Il s’agit de trois pesticides appartenant à la famille des néonicotinoïdes. Tous les produits de ce type sont généralement considérés comme étant dangereux pour les abeilles. Leurs noms respectifs sont le thiaméthoxane, l’imidaclopride et la clothianidine. Dans les faits, ils faisaient déjà l’objet de diverses restrictions en Europe. Cependant, aujourd’hui même, vendredi 27 avril 2018, les États membres de l’Union européenne ont voté majoritairement pour leur interdiction (quasi) totale. BFM TV a consacré un reportage à cette actualité :
Les produits incriminés sont en fait des substances dites « neurotoxiques ». Cela signifie qu’ils détruisent le système nerveux en vue de tuer les insectes. S’ils visent normalement des parasites nuisibles aux cultures, leurs dommages collatéraux sont très importants, touchant les abeilles et pouvant potentiellement déséquilibrer l’écosystème sur lequel repose la vie humaine. Des dégâts qui ne sauraient être passés sous silence par les instances européennes !
Un aboutissement logique
Rien n’était acquis. Mais l’interdiction de ces trois pesticides dangereux pour les abeilles est somme toute logique. Elle était prévisible, bien qu’avec une certaine marge d’erreur. Les défenseurs des abeilles se rappelleront peut-être qu’en 2013 l’EFSA (ou Agence européenne pour la sécurité des aliments, en français) avait suspendu l’utilisation de l’imidaclopride, de la clothianidine et du thiaméthoxame. Sur ce, apprenez-en plus, en vidéo, sur ces composés chimiques controversés :
Pour mémoire, la clothianidine a été commercialisée par Bayer et Sumitomo sous le nom de « Poncho », un produit vendu en tant qu’insecticide. L’imidaclopride se retrouve dans le Gaucho (également de Bayer) utilisé pour les céréales, ainsi que dans diverses autres solutions : Provado, Premise, Advantage, Confidor… Le thiaméthoxame est quant à lui une exclusivité suisse de Syngenta, via l’Actara et le Cruiser.