Depuis des années et même des décennies, la dette est devenue un sujet de conversation des plus communs… Pour la plupart des États, elle est une réalité encombrante pouvant aller jusqu’à hypothéquer l’avenir des générations à venir en cas de crises économiques répétées. Alors que Christine Lagarde, responsable du FMI, a récemment invité les gouvernements à profiter de la croissance retrouvée pour assainir leurs finances, l’Europe a enregistré un vrai mieux en 2017… mais pas partout.

Douze pays en excédent budgétaire !

La Suisse, riche État officiellement neutre, est une spécialiste des excédents budgétaires grâce à l’introduction en 2003 d’une nouvelle norme constitutionnelle en ce sens. Dans l’Union européenne, nous trouvons pour 2017 douze émules de la Confédération helvétique. C’est une performance remarquable. Une vidéo revient rapidement sur cette actualité :

https://www.youtube.com/watch?v=bj78H4LR9qQ

Cet excédent budgétaire concerne notamment Malte (proche des 4 %), Chypre (presque 2 %), la Tchéquie (un peu plus d’1,5 %), le Luxembourg, la Suède, l’Allemagne (dans les 1,3 %), les Pays-Bas, le Danemark (1 %), la Bulgarie, la Grèce, la Croatie et la Lituanie. Disons que ce sont de bons élèves qui pourront utiliser ces « bénéfices » pour faire reculer leur dette publique. Ce sont des chiffres publiés le 23 avril dernier par l’organisme Eurostat.

Les meilleures finances de l’Union européenne sont celles de l’Estonie, avec une dette publique à 9 % du PIB. Suivent le Luxembourg (23 %), la Bulgarie (25 %), la Tchéquie, la Roumanie (35 %) et le Danemark (36 %). Rappelons que la Suisse, qui évolue dans les mêmes eaux, ne fait pas partie de l’Europe institutionnelle.

Mais une dette toujours au rendez-vous

Grâce à ces belles performances de 2017, la dette publique moyenne de l’UE s’est résorbée de 83,3 à 81,6 % du PIB. Elle est cependant plus présente dans la zone euro, avec un chiffre de 86,7 % (contre 89 en 2016, ce qui signifie que la dynamique y est également bonne). Mais la dette grecque (malgré un léger excédent budgétaire) reste à 178,6 % du PIB, devant l’Italie (132 %), le Portugal (125 %), la Belgique (103 %) et l’Espagne (98 %). La France oscille autour de 98 % du PIB également, ce qui n’est pas rien…

Si l’Hexagone passe pour la première fois en 2017 à un déficit budgétaire annuel inférieur à 3 %, ce n’est guère suffisant. La péninsule Ibérique est également un très mauvais élève, puisque l’Espagne a eu en 2017 un déficit budgétaire de 3,1 % du PIB, contre 3 % pour le Portugal ! Du coup, on attend mieux en 2018 :

Un autre facteur inquiétant n’est pas la dette publique, mais la dette privée. Celle-ci est en augmentation constante en France, atteignant 129,6 % du PIB fin 2017… Elle pèse particulièrement sur les entreprises (71,6 % pour les non financières). Les ménages ont quant à eux un taux d’endettement représentant 58 % du produit intérieur brut. Entre 2016 et 2017, cette dette privée aurait en moyenne augmenté de près de 5 € pour 1 € de croissance du PIB, ce qui est inquiétant… Cela signifie que malgré de nombreux emprunts professionnels la croissance patine. La Banque de France estime que les dettes privées ont crû de quasiment 30 % en 10 années. Cette situation peut être terrible en cas de crise inopinée.

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