L’agriculture biologique connaît un essor fulgurant en France. Mais les réalités locales peuvent être très différentes d’un département à l’autre, comme entre le Gers célèbre pour ses circuits courts et pionnier dans certains domaines, et des terroirs dédiés aux grandes cultures abonnées aux pesticides et engrais chimiques. L’Hexagone est également en retard par rapport à d’autres pays européens tels que l’Autriche. La conversion vers le bio devrait cependant être encouragée par une nouvelle mesure.
Davantage d’aliments bio à la cantine
Les défenseurs de la nature et d’une alimentation saine, ainsi que de la santé des êtres humains et des animaux, vont pouvoir se réjouir. Une première étape symbolique devrait prochainement être franchie. En effet, nous nous acheminons vers un minimum de 50 % d’aliments écologiques ou biologiques dans les cantines scolaires publiques. Cette mesure est censée entrer en vigueur en 2022 au plus tard. Cela légitime des initiatives isolées déjà prises depuis plusieurs années en divers endroits :
Les restaurations collectives publiques seront normalement toutes concernées. Si l’école est ce qui nous vient en premier à l’esprit, d’autres domaines se retrouveront théoriquement eux aussi sur le devant de la scène. Ce pourra être le cas des maisons de retraite publiques, des hôpitaux ou encore des restaurants collectifs de différentes administrations. Le tout a été voté le jeudi 19 avril dernier par les députés de la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale. Ce projet de loi était examiné depuis le mardi 17 avril 2018 seulement. Le seuil minimal des 50 % est dû au député PS Delphine Batho. Le bio pur et dur verra quant à lui son ratio minimum porté à 20 %…
Un changement limité ?
Dans un esprit militant, on pourra toutefois se lamenter de la lenteur du processus de conversion amorcé. 2022, c’est encore dans quatre années. De plus, on ne parle que de la moitié des aliments consommés par les enfants (et un cinquième pour le vrai bio)… Mais ces 50 % représentent une promesse de campagne du candidat Emmanuel Macron (englobant également les circuits courts) et incarnent un bon début. Le commerce équitable devrait également en profiter. Tout cela pourrait nous réconcilier avec les cantines, comme dans cette vidéo :
Une autre source de lamentation pourrait être la liberté toujours accordée au secteur privé. Or, la restauration collective des entreprises et des établissements scolaires privés représente une part énorme de l’alimentation quotidienne des Français de tous les âges. D’ailleurs, les cantines sont très souvent incriminées pour tout le gâchis de nourriture qui y est fait. En la matière, aucune solution miracle n’a été trouvée pour l’instant, mais c’est un sérieux problème à régler à l’heure où le niveau de vie diminue pour de nombreux pans de la société dans l’Hexagone…