Récemment, deux insectes dont les larves sont connues pour être parmi les plus nuisibles à l’agriculture ont réalisé une hybridation. Le résultat de ce croisement a produit des parasites voraces qui résistent aux pesticides.
Une hybridation dangereuse pour les cultures
Deux chercheurs du CSIRO (Commonwealth Scientific and Industrial Research Organisation), un organisme de recherche australien, ont fait une inquiétante découverte. Au Brésil, deux des insectes les plus nuisibles aux cultures se sont hybridés. Ils ont ainsi donné naissance à une multitude d’insectes d’un nouveau genre. Parmi les deux insectes, on retrouve la noctuelle de la tomate (Helicoverpa armigera), un papillon. Ses larves s’en prennent à plus de cent plantes dont la tomate, le maïs, le coton et le soja. Chaque année, il cause trois milliards d’euros de pertes agricoles.
D’autre part, on trouve la chenille de l’épi de maïs (Helicoverpa zea). Cette espèce est très proche, mais moins dangereuse que les larves du papillon. Néanmoins, elle touche d’autres types de culture comme les salades, les poivrons et les concombres. L’association de ces deux espèces forme ainsi une hybridation redoutable.
Des hybrides capables de migrer
Durant leurs prélèvements réalisés au Brésil, les chercheurs ont identifié neuf hybrides différents. Selon l’un des coauteurs de l’étude, Tom Walsh, cette nouvelle menace pourrait s’étendre dans le monde entier. Il explique que les chenilles s’en prennent à un large éventail de variétés de cultures, et résistent à la plupart des tentatives de contrôle réalisées.
Selon l’autre chercheur, Craig Anderson, ce serait près de 65 % de l’agriculture américaine qui pourrait être concernée. L’Europe et la France ne sont pas hors de danger : les replacements des humains ainsi que les échanges commerciaux pourraient engendrer le débarquement involontaire de ces chenilles hybrides. En règle générale, les cultures subissent entre 20 et 30 % de pertes avant leurs récoltes. Les insectes causeraient donc la perte de 69 milliards d’euros à l’économie mondiale. Selon les auteurs de cette étude, cette donnée serait sous-estimée.