Une étude menée sur 145 ans de relevés botaniques révèle que le nombre d’espèces végétales s’est enrichi sur 87 % des sites. Le réchauffement climatique serait à l’origine de ce phénomène.
Les plantes ne cessent de grimper en altitude
Les conséquences du réchauffement climatique sont nombreuses et notamment dans les régions montagneuses. Son accélération touche aujourd’hui les cimes. Ainsi, les sommets des montagnes d’Europe abritent des espèces de plantes inédites selon une récente étude parue dans Nature.
Celle-ci indique que les plantes montent toujours plus en altitude. Certains sommets ont été cinq fois plus colonisés par de nouvelles plantes durant les dix années passées qu’au cours de la décennie de 1957 à 1966. Les 302 sites étudiés se trouvent dans les Pyrénées, les Alpes, les Carpates, le Svalbard ainsi qu’en Scandinavie et en Écosse. Depuis les années 1950, la communauté scientifique observe une importante accélération météorologique, biologique et chimique liée aux activités humaines. Aujourd’hui, ce sont nos montagnes qui sont directement concernées.
Les montagnes touchées par le changement climatique ?
Selon l’étude publiée le 4 avril 2018, basée sur 145 années de relevés botaniques, 87 % des sites étudiés se sont enrichis de nouvelles espèces. Durant la période 1957-1966, on comptait en moyenne 1,1 nouvelle espèce par sommet. Entre 2007 et 2016, les nouvelles espèces étaient au nombre de 5,4 par site. Cette incroyable migration concerne également des plantes dont le déplacement est généralement lent.
D’après l’équipe de cinquante-trois chercheurs, cette migration concorde parfaitement avec la hausse des températures. Dans les onze pays concernés par les relevés, les montagnes subissent d’importants effets liés au réchauffement climatique. Et ils sont rapides. Néanmoins, l’étude écarte les hypothèses selon lesquelles les plantes seraient influencées par les changements de précipitations, les retombées azotées des polluants ou encore la fréquentation humaine. Ces données sont effectivement très différentes d’une région à l’autre. Le réchauffement climatique semble donc bien être le seul responsable.