Dans un long dossier, la revue L’Express s’est intéressée à un phénomène prenant racine en France : le néo-survivalisme. Pour ce faire, le média a interrogé le socialiste Serge Blisko. Ce dernier préside la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires), laquelle a peur des conséquences pouvant être induites par le survivalisme. Ou, du moins, par certaines formes de ce mouvement indirectement hérité d’Amérique du Nord.
Un néo-survivalisme écolo
Les premiers survivalistes des États-Unis étaient plutôt, à la fin des années 1960, des aventuriers marginaux adeptes de libertarianisme. Ils misaient pour certains sur un effondrement économique et social irrémédiable. Généralement solitaires, ils s’armaient pour se protéger et faisaient en sorte d’être autosuffisants dans des régions reculées pour vivre tout seuls. En voici un exemple en vidéo :
Ce modèle n’a jamais été véritablement importé dans l’Hexagone. En revanche, depuis quelques années, la France voit l’émergence d’un petit courant analogue, que l’on pourrait qualifier de « néo-survivalisme ».
Ces néo-survivalistes français, également surnommés « preppers », ont pignon sur rue. Ils organisent même – pour certains et depuis peu – des salons. Il s’agit avant tout de militants écologistes qui mettent leurs convictions en pratique pour mieux inciter leurs congénères à faire de même. Cette mouvance survivaliste jadis diabolisée ou marginalisée s’efforce actuellement de se démocratiser et de montrer un visage des plus accueillants… Mais qu’en penser ?
Le survivalisme est-il un danger ?
D’aucuns diront que le survivalisme porte en lui-même tous les périls du communautarisme et encouragerait la fracture sociale. L’ancien député Serge Blisko, qui dirige la Miviludes, considère quant à lui que le néo-survivalisme français est très différent du survivalisme américain. Il y voit une forme de pessimisme alliée à une écologie intégrale. Le catastrophisme est très présent, les adeptes prenant acte de l’impossibilité pour l’humanité de continuer à vivre comme elle vit actuellement. C’est par exemple le cas de Piero San Giorgio, auteur de plusieurs livres et vidéos, que l’on rattache souvent à l’extrême droite :
Dans l’ensemble, les Français impliqués dans le néo-survivalisme s’efforceraient de respecter les lois en vigueur. Malheureusement, la Miviludes devine derrière cette belle vitrine des risques sectaires et diverses dérives possibles, au cas par cas bien sûr. Il y aurait plutôt, dans la plupart des excès pointés du doigt, des aubaines pour faire de l’argent en vendant des livres, des kits ou des stages de survie… Parfois, l’escroquerie n’est pas bien loin. De temps en temps, il y a de véritables dérives sectaires avec des familles entières qui se coupent du corps social, mais sans y être forcément financièrement incitées. L’idéologie prime souvent l’intérêt. Le phénomène n’en est semble-t-il qu’à ses débuts…
Encore une fois, on voit un article qui fait passer les survivalistes pour des illuminés. C’est triste de voir ça alors que bien souvent les survivalistes sont juste des personnes qui sont prévoyants, rien de plus…