Le monde subit une recrudescence d’obésité. En France, cette élévation est contrebalancée par un recours aux chirurgies bariatriques jugées disproportionné par un rapport officiel. Ces recours excessifs à la chirurgie seraient liés à un meilleur accès aux soins.
Une multiplication par 21 du nombre d’opérations
Pour réduire les maladies liées à l’obésité comme le diabète, l’hypertension artérielle, les complications ostéo-articulaires et l’excès de cholestérol, le nombre d’opérations est passé de 2 800 en 1997 pour atteindre 59 300 en 2016. Les opérations ont été multipliées par 21, d’après un rapport de la Drees (Direction de la recherche des études de l’évaluation et des statistiques) relavant du ministère de la Santé. L’étude dont les auteurs sont Philippe Oberlin et Christine de Peretti est parue le 14 février dans la revue Drees.
Nées aux États-Unis dans les années 1960, les premières chirurgies de l’obésité visaient à couper des parties de l’intestin grêle. Pour mieux traiter l’obésité, elles faisaient subir aux aliments une faible digestion. Malgré son bon taux de réussite, cette pratique donnait lieu à des complications tardives parfois graves.
Une meilleure chirurgie de l’obésité
En 1990, la vente d’anneaux périgastriques ajustables ainsi que le développement de la cœlioscopie ont permis l’émergence de la chirurgie bariatrique. Cette chirurgie peut agir en limitant les apports alimentaires ou en créant une mauvaise absorption des aliments. Dans ce domaine, la France bat tous les records d’intervention avec 8,4 pour 10 000 habitants contre 6,1 aux États-Unis.
L’étude montre aussi qu’il y a une prédominance féminine qui représente plus de 80 % des opérés. Cela peut « aussi être le signe d’un suivi plus aléatoire des recommandations », selon ses auteurs. En effet, l’Organisation mondiale de la santé recommande la chirurgie bariatrique en cas d’obésité morbide lorsque l’IMC est au-dessus de 35 ou 40. Elle doit donc être recommandée quand une perte de poids peut aider à guérir d’une maladie.