On a généralement l’impression que la France est en retard en matière d’écologie. Plusieurs de nos voisins font souvent l’effet d’avoir un train d’avance… Mais le dernier Environmental Performance Index (EPI) publié par l’université Yale pour 2018 tord le cou à ces idées reçues. Les efforts écologiques de l’Hexagone ont été tels… que ce dernier figure à la deuxième place européenne et mondiale !
La méthodologie de Yale
L’université Yale n’est plus à présenter. C’est sans aucun doute une des universités les plus prestigieuses des États-Unis. Ce campus jouit d’une aura incontestable à l’international et ses chercheurs sont en pointe sur bien des questions.
Parmi les publications grand public les plus suivies de Yale, nous trouvons l’Environmental Performance Index. Il est publié au début de chaque année civile. Son objectif est de comparer les politiques mises en place par 180 États en matière de développement durable. Les résultats sont exprimés par rapport à un score hypothétique maximal de 100.
En vue de publier un palmarès fiable, seize critères ont été retenus. Leur détermination a été dictée par la recherche de la plus grande objectivité possible. Les domaines pris en compte sont donc :
- l’accès à de l’eau potable ;
- la qualité des assainissements ;
- le taux de mortalité infantile ;
- la pollution intérieure ;
- les particules répandues dans l’air des villes ;
- l’ozone ;
- la concentration de nitrates dans l’eau ;
- la consommation d’eau ;
- la protection de régions dites « sauvages » ;
- celle d’« éco-régions » ;
- l’exploitation des forêts ;
- l’ampleur de la pêche ;
- le système des subventions dédiées à l’agriculture ;
- l’efficacité énergétique ;
- la part des énergies renouvelables ;
- les émission de dioxyde de carbone.
Les enseignements du classement 2018
Le Français lambda s’attendait probablement à ce que son pays soit mieux classé que les États-Unis ou la Chine. Mais le palmarès 2018 de Yale aura de quoi l’étonner, puisque l’Hexagone arrive au deuxième rang en Europe et dans le monde avec un score de 84, seule la Suisse faisant mieux (87) ! C’est d’autant plus remarquable que les Français n’arrivaient qu’en 10e position il y a juste un an… Mais les Suisses ont de leur côté grappillé douze places. Le podium est complété par le Danemark, qui obtient 81 points. Voici un petit retour sur le dernier palmarès en date :
https://www.youtube.com/watch?v=4l_T_8Q-O7U
Le premier élément qui se dégage du 2018 Environmental Performance Index est la prééminence de l’Europe. Elle fait figure de bonne élève par rapport aux autres continents. Les seize premières places du classement lui sont en effet dévolues. Il faut attendre la Nouvelle-Zélande, 17e, pour changer de continent. Israël (19e) et le Japon (20e) redorent un peu le blason de l’Asie. Le Canada domine le continent américain en arrivant 25e. Les États-Unis arrivent en 27e position, le Brésil en 69e, la Chine en 120e et l’Inde en 177e (sur 180). Ce sont la République démocratique du Congo, le Bangladesh et le Burundi qui occupent le bas du tableau.
Du point de vue des dynamiques, divers pays gagnent des places entre 2017 et 2018 : dix-neuf pour la Belgique, treize pour les Pays-Bas, douze pour l’Allemagne, neuf pour l’Irlande… À l’inverse, sont notamment en perte de vitesse l’Estonie, la Slovénie, la Croatie, la Finlande, la Lettonie, la Russie, l’Espagne et l’Islande.
L’Environmental Performance Index peut être bouleversé d’une année sur l’autre. Il faut donc que la France redouble d’efforts pour maintenir sa position voire faire mieux que sa voisine helvétique !