Alors qu’Emmanuel Macron veut mettre fin aux hydrocarbures en France, c’est dans l’Europe tout entière que les énergies fossiles sont pointées du doigt. Pour les remplacer, nous entrons dans ce qu’il est habituel d’appeler la « transition énergétique ». Les énergies renouvelables ont par conséquent leur mot à dire. Voyons donc où elles en sont en Europe…
Le contexte énergétique européen
La COP 21 de Paris a été un événement mondial majeur. De nombreux chefs d’État y ont apporté leur soutien. Ensuite, Emmanuel Macron aura sans doute fait du climat un thème majeur de sa présidence de la République aux côtés de la construction européenne et de la modernisation de la France.
En décembre 2017, le One Planet Summit a rassemblé des représentants venus des quatre coins du monde. L’objectif : prendre des engagements ou discuter de sujets importants. Tout cela peu après le plan climat de Paris. Des pays européens comme la Hongrie y ont tenu des discours très favorables à la transition énergétique. Mais on en parlait déjà en 2014 :
Maintenant, après les mots, nous attendons des actes. Or, une transition énergétique véritable passe forcément par le changement de ses sources d’énergie privilégiées. Parmi les nouvelles pistes possibles, ce sont depuis quelques années les énergies renouvelables, dites « vertes », qui sont sous le feu des projecteurs. Les statistiques pour l’année 2016 étant disponibles à l’échelle de l’Europe, l’analyste espagnol Joaquín Domínguez a pu dresser un état des lieux européen. Voyons ensemble ce que nous pouvons en conclure.
Une Europe à plusieurs vitesses
On peut discerner trois groupes sur notre continent, selon que l’investissement des États en faveur des énergies renouvelables est élevé, moyen ou faible.
Ainsi, des pays se sentent très peu concernés, avec une part infime de la production énergétique nationale liée aux sources vertes. Ce sont la Biélorussie (1 % !), Malte (3 %), la Moldavie et l’Ukraine (6 %), l’île de Chypre (7 %), la Tchéquie, la Hongrie, l’Estonie et les Pays-Bas (11 %), la Pologne (13 %), la Bulgarie et la France (16 %), ainsi que la Belgique et la Russie (17 %).
À l’étage supérieur, on fait de mieux en mieux du côté des énergies renouvelables : le Royaume-Uni (19 %), la Turquie et le Luxembourg (21 %), la Slovaquie (23 %), la Macédoine et la Grèce (24 %), l’Irlande (25 %), l’Allemagne (26 %), le Kosovo et la Serbie (33 %), la Bosnie-Herzégovine (37 %), ainsi que la Slovénie et la Finlande (39 %).
Enfin, parmi les lauréats (qui peuvent, pour la plupart, toujours mieux faire !), nous trouvons l’Espagne (40 %), la Lituanie (41 %), la Roumanie (42 %), l’Italie (43 %), le Monténégro et la Lettonie (55 %), la Suède et le Danemark (56 %), la Suisse (58 %), le Portugal (60 %), la Croatie (74 %), la Géorgie (81 %), l’Autriche (91 %) et la Norvège (98 %).
Au sommet, avec un score imbattable de 100 %, ce sont l’Islande grâce à son potentiel géothermique bien exploité… et l’Albanie !
On voit que, dans l’ensemble, la marge de progression pour l’Europe est encore immense, contre les énergies fossiles aussi bien que le nucléaire d’ailleurs.