Une énorme colonne de fumée qui contraste fortement avec le bleu de l’océan et deux bateaux qui semblent s’enlacer sur les eaux paisibles. Voilà le déroulement du film de la collision entre un pétrolier iranien et un cargo chinois qui annonce un désastre écologique en mer de Chine.
Naufrage du Sanchi : un désastre environnemental
On dénombre 32 morts sur la collision du pétrolier iranien Sanchi avec un navire chinois en mer de Chine orientale, le 6 janvier dernier. Le pétrolier iranien transportait pas moins de 136 000 tonnes d’hydrocarbures ultralégers appelées condensat. Tant qu’il brulait encore, la quantité d’hydrocarbure contenu dans le navire continuait à s’évaporer, le naufrage de ce dernier ce dimanche 14 janvier a donc rebattu les cartes.
De nombreux écologistes craignent qu’on revive une marée noire semblable à celle de l’Exxon Valdez en Alaska en mars 1989. Une marée comme celle du ABT Summer non loin de l’Angola en 1991 fait aussi peur aux experts. En sombrant, le Sanchi répand les hydrocarbures qu’il transportait dans l’eau. Le pire selon les environnementalistes, c’est qu’on n’a aucune estimation précise de la quantité de polluants en fuite dans l’eau.
Une faune et une flore déjà fragiles, condamnées
La flore et la faune de la mer de Chine orientale subiront de plein fouet les impacts de ce naufrage. Le condensat est constitué de nombreux éléments toxiques. Pour Ma Jun, le directeur de l’Institut pour les affaires publiques et environnementales, les quantités énormes de ce produit déversé dans l’eau sont un véritable problème pour l’écosystème marin.
Pour lui, c’est un coup dur porté à cet environnement fragile qui subit déjà les effets néfastes de la surpêche pratiqués par les bateaux japonais, coréens et chinois. Les mammifères marins comme les coquillages, les tortues de mer, les baleines et les oiseaux marins risquent d’être empoisonnés. Si le nettoyage a déjà commencé, il sera difficile d’éradiquer les 1 000 tonnes de mazout, un autre combustible que contenaient les réservoirs du bateau.