La presse, aussi bien généraliste que spécialisée, nous avait habitués à classer les universités en fonction de divers critères économiques. Difficulté de l’admission, débouchés possibles, premier salaire à la sortie, etc. À cet égard, nous connaissons tous le classement de Shanghai pour les 500 meilleurs établissements d’enseignement supérieur de la planète. Aujourd’hui, ce concept a été revisité dans une perspective environnementale. Et les conséquences n’en sont pas anodines !
Les critères et la méthodologie du classement
En fait, le classement UI GreenMetric – tel est son nom – existe depuis 2010. Ce n’est cependant que depuis peu que l’on en parle vraiment en France. Il lui aura fallu sept longues années pour se forger une réputation solide et avoir une influence sur le choix des étudiants de demain. Une vidéo anglophone nous en dit plus sur cet organisme, « Universitas Indonesia » :
https://youtu.be/2v7AV4vDWBs
Ce classement d’établissements d’enseignement supérieur est lui-même réalisé par… des universités. Celles-ci se trouvent toutes en Indonésie. Elles prennent en considération des critères divers et variés. Leur point commun : l’environnement, le climat, le développement durable. En bref, l’empreinte carbone de chaque établissement est prise en compte, de même que ses engagements en faveur du climat.
Méthodologiquement, les critères de sélection et de discrimination sont au nombre de six. Il y a l’éco-responsabilité des infrastructures, les dispositifs permettant de lutter contre les gaspillages énergétiques, le traitement ou recyclage des détritus, l’usage de l’eau, les moyens de transport proposés et les campagnes de sensibilisation à l’écologie. C’est donc un classement militant. Il est appelé à encourager les initiatives telles que celle prise par l’université néerlandaise d’Utrecht.
Les conclusions à en tirer
On ne sait pas si le classement UI GreenMetric en est la cause ou la conséquence, mais en tout cas des établissements prestigieux de plus en plus nombreux se mettent à faire attention à la nature. Les Anglo-Saxons semblent clairement en avance sur ce terrain.
Le numéro un mondial est l’université de Wageningue aux Pays-Bas. Cependant, dans le top 10, nous trouvons deux universités américaines malgré les désengagements du président des États-Unis Donald Trump en matière d’écologie. Les Britanniques y sont quant à eux sur-représentés, avec cinq campus (dont celui d’Oxford), tandis que l’université de Cork en Irlande occupe la neuvième place.
En ce qui concerne la terre ferme du continent européen, il faut attendre la 10e position pour croiser une grande école allemande de Birkenfeld. La France est nettement distancée, puisque l’Inseec U (Paris, 10e arrondissement) est la mieux placée, au 75e rang… Ensuite, seules les universités Grenoble I, Aix-Marseille, de Versailles, Bretagne-Sud et de Valenciennes ont été retenues dans ce palmarès.
Outre cette sélection générale, il existe un classement ne concernant que les établissements de centre-ville. Ici, l’Institut des hautes études économiques et commerciales jouit de la très honorable 13e place, mais il faut avouer que seules 102 universités sont concernées par ce « top » plus restreint.
Le temps passant, l’éco-responsabilité des centres d’enseignement deviendra un critère de choix de plus en plus important pour certaines sociétés. Pour les élites et les médias, c’est déjà devenu un véritable certificat d’honorabilité. Il est donc dommage que la France soit si mal placée pour l’instant !