Plus de 15 000 scientifiques de 184 pays avertissent que la destruction continue des écosystèmes de la Terre met en péril l’avenir de l’humanité. Le monde est aujourd’hui inégal et pauvre. Pour éviter la misère généralisée et la perte catastrophique de la biodiversité, l’humanité doit pratiquer une alternative plus respectueuse de l’environnement. Quels seraient les compromis si l’on décidait vraiment de fixer le volume de biens et de services consommés dans le monde au niveau actuel ?
La décroissance dans un monde pauvre et inégalitaire
L’économiste Branko Milanovic présente dans son blog une tentative de calculs en arrière-plan qui devraient chiffrer cette décroissance. Supposons que nous interprétions la « décroissance » comme la décision de fixer le PIB mondial à son niveau actuel.
Ensuite, à moins de changer la distribution des revenus, nous condamnons à la pauvreté abjecte et permanente quelque 15 % de la population mondiale qui gagne actuellement moins de 1,90 dollar par jour et un quart de l’humanité qui gagne moins de 2,50 dollars par jour. Alors, que devons-nous faire alors ?
Les solutions de rechange
Supposons que nous décidions de permettre à tout le monde d’atteindre le niveau de revenu médian existant actuellement dans les pays occidentaux, et que les personnes qui se situent en dessous de ce niveau se rapprochent de la cible.
Le « problème » est que le revenu médian après impôt dans l’Ouest (environ 14 600 $ par personne et par an) se situe au 91 % de la répartition du revenu mondial. De toute évidence, si nous laissons 90 % des gens augmenter leurs revenus à ce niveau, cela éclatera l’enveloppe de PIB (soit multiplié par 2,7 pour être exact).
Si l’on souhaite stabiliser le PIB mondial et éliminer toute inégalité, le niveau de revenu mondial doit être légèrement supérieur à 5 500 dollars par personne et par an. Cela impliquerait pour les 27 % de la planète (ceux dont le revenu est supérieur à la moyenne mondiale) une réduction de leurs revenus de près des deux tiers.