Saviez-vous que l’Europe en particulier et l’Occident en général exportaient chaque année plus de la moitié de leurs détritus vers la Chine ? Tel était le cas jusqu’à hier, 1er novembre, date à laquelle est entrée en vigueur une décision des pouvoirs publics chinois, actée en juillet dernier, mettant fin aux importations de certains déchets venant de nos contrées, sur le sol chinois. Explications plus bas.
50 millions de tonnes de déchets importés chaque année
Comme nous l’apprend BFM Business, la Chine absorbait plus de 50 millions de déchets, en provenance prioritaire des États-Unis et de l’Europe.
Principalement des matières plastique, mais aussi du papier non trié, du textile notamment du coton ou de la laine, mais surtout des détritus métalliques issus de la fabrication d’aluminium, de fer et d’acier pour les industries à forte valeur ajoutée que sont l’automobile entre autres.
L’Empire du Milieu a donc décidé de mettre un terme à ces importations massives, qui, comme elle l’indique, finissent à plus de 50% des cas dans des entreprises locales de recyclage ne respectant aucune règle de conditionnement ni même de respect de l’environnement.
Une situation intenable, ingérable
La Chine est un pays ouvert au monde, malgré le fait qu’il soit fermé sur certains domaines. Cependant, cette ouverture sur le plan écologique, s’est soldée par une dégradation accélérée de son écosystème. Au point où aujourd’hui, les villes croulent sous les déchets et les conséquences néfastes de la pollution se fond sentir, notamment grâce aux pics de chaleur, de fraicheur ou la qualité de l’air, qui, est, tout simplement irrespirable.
En l’espace de trois ans comme le montrent les captures comparatives ci-dessus, la situation est devenue critique.
Souffrant au même titre, les humains et les animaux périssent de la contamination des eaux et autres milieux par des produits nocifs issus des déchets que nous leurs vendons. Des conséquences inimaginables en découlent, allant des cancers aux morts par empoisonnement.
Fort de ces constats, et surtout compte tenu de la pression populaire grandissante à ce sujet, les pouvoirs publics ont décidé de stopper net le 18 juillet dernier, l’achat des poubelles européennes, et mondiales.
En somme, il va falloir qu’on se débrouille nous-même à manager nos détritus.
Le recyclage c’est avant tout un business
L’hypocrisie des pouvoirs publics européens face à la question du climat en général et du recyclage en particulier est telle que la décision de la Chine les mets dans l’embarras.
En effet, peu le savent chez nous, mais lorsqu’on jette une télévision, un canapé, un smartphone, un réfrigérateur ou tout autre équipement, ce dernier, à défaut d’être recyclé, est tout simplement renvoyé vers l’Asie ou l’Afrique, où les populations démunies leur vouent une seconde vie.
Alors qu’on pense la filière du recyclage très à la pointe et en avance chez nous, cette dernière se contente de refiler les marchandises trop complexes à recycler vers d’autres cieux, en empochant un sacré pactole.
Seul bémol, la décision de la Chine constitue un frein à l’activité des sociétés spécialisées dans le recyclage, qui vendent au prix fort ces marchandises usagées et polluantes. Du coup, la Chine refusant de les accueillir sur son sol, ces déchets s’entassent et plus il y en a à vendre, moins leurs prix sont élevés (afin de pouvoir les écouler rapidement, calcul mathématique), du coup les sociétés spécialisées dans le recyclage gagnent moins de sous et font moins de marges.
Le recyclage n’est donc avant toute autre chose, qu’un business pur et simple.
La Chine donne une leçon à l’Europe
La décision de la Chine, outre le fait de se débarasser d’un problème, permet au pays de donner une leçon à l’Europe.
Elle contraindra Bruxelles de primo ou les capitales des 27 secondairement, à trouver désormais de réelles solutions en vue de donner une réelle valeur au secteur du recyclage, et stopper cette hypocrisie et utopie sur l’état de la filière et son importance au sein de la dynamique engagée, de préservation de l’environnement.
Pour aller plus loin, c’est également une chance donnée aux européens que nous sommes, de repenser notre mode de consommation, et de production de déchets, car un jour viendra où les poubelles ne déborderont plus nos trottoirs, mais envahiront nos maisons à craquer.
Un exemple de choix est celui encore une fois de la Suède, qui grâce à ses déchets (et ceux qu’il rachète aux nations voisines), d’accroitre sa production énergétique.