Des chercheurs du MIT décrivent le succès d’un système simple qui permet de rendre l’eau potable dans un village reculé de la péninsule du Yucatan
Décontaminer l’eau polluée est un des challenges mené dans de nombreux pays qui en ont besoin. Bill Gates est l’une des personnalité qui l’a bien compris. En Egypte, des chercheurs ont trouvé comment dessaler l’eau de mer à moindre coûts. Les projets, et les résultats, comment enfin à germer.
Jusqu’à récemment, le soda était moins cher que l’eau en bouteille à La Mancalona, un village dans la jungle de la péninsule mexicaine du Yucatan. Comme de nombreuses collectivités isolées, l’eau potable était presque un luxe pour les agriculteurs vivriers locaux. Maintenant, grâce à un système simple conçu par des chercheurs du MIT aux États-Unis, les habitants peuvent purifier l’eau par eux-même en exploitant une autre ressource à leur disposition en quantités suffisantes: l’énergie du soleil.
« C’est un tout nouveau paradigme pour fournir de l’eau potable pour les personnes dans le besoin, » a déclaré le professeur Steven Dubowsky du MIT, qui a commencé ce projet en 2012. Le système de purification de l’eau se compose de deux panneaux solaires qui produisent de l’électricité utilisée pour alimenter un ensemble de pompes à eau, qui vont ensuite faire passer l’eau à travers un filtre de membranes semi-poreuses. Ces membranes aident à filtrer les solides dissous et la contamination biologique. Cette technologie est appelée osmose inverse alimentée par photovoltaïque, ou PVRO.
1000 litres par jour
Comme dans de nombreux endroits à travers le monde, les eaux souterraines à La Mancalona sont assez salées. Grâce à cette nouvelle méthode, très abordable, les habitants du petit village peuvent purifier à la fois l’eau de pluie et l’eau saumâtre trouvées dans leur puits local, produisant environ 1000 litres par jour, ce qui est suffisant pour alimenter un village d’environ 450 personnes, le tout grâce à un appareil de la taille d’un petit hangar.
Ce qui est merveilleux pour ce projet est que les chercheurs du MIT ne fournissent pas seulement aux locaux leur solution toute faite. Au lieu de cela, l’équipe a formé des membres de la communauté pour exploiter et entretenir le système une fois qu’il a été installé. Comme le chef d’équipe Huda Elasaad a expliqué à MIT News, les agriculteurs dans les villages reculés sont très adroits et ils assimilaient vite les choses, de sorte que le principal défi a été la barrière de la langue pour traduire les instructions de l’anglais vers l’espagnol puis vers le dialecte local du Yucatan. Le système est dans l’ensemble très simple, il a suffit la plupart du temps de leur montrer les choses.
L’entretien de la technologie s’est avéré être un jeu d’enfant, les techniciens locaux étant capables de changer les lampes à ultraviolets et les filtres à eau qui testent la qualité de l’eau, et n’ont aucune difficulté à remplacer les batteries et les pièces selon les besoins.
Un gain d’argent et de temps pour une eau meilleure
Le système de purification est également devenu très utile pour la communauté, en tout point de vue. Depuis près de deux ans maintenant, les habitants de La Mancalona achètent des bouteilles de 20 litres d’eau purifiée pour un prix qu’ils ont eux-mêmes fixé, cinq pesos par bouteille (0,28€). Habituellement, l’eau se vendait environ 25 pesos et était uniquement disponible dans la ville la plus proche, située à environ une heure.
Il y a un comité de gestion des bénéfices, dont une partie est réservée à l’entretien du système, tandis que le reste revient à la communauté. « Ils essaient aussi d’élaborer un business plan axé sur la vente d’eau potable pour les touristes qui viennent voir les ruines mayas locales », a déclaré Huda Elasaad.
Cette technologie solaire est construite d’une manière qui rend facile l’adaptation à l’environnement local, et peut employer un éventail de méthodes de purification, notamment l’électrodialyse et la nanofiltration. Étant donné le succès de cet essai dans le Yucatan, les chercheurs du MIT travaillent maintenant à trouver des moyens pour distribuer ces systèmes à énergie solaire à d’autres communautés dans le besoin.
Crédit photo principale : MIT – Leah Kelley