Le recyclage des métaux précieux, tels que l’or, l’argent et le cuivre, a fait un bond en avant grâce à un procédé innovant développé par des chercheurs finlandais, visant à optimiser la récupération de ces matériaux souvent cachés dans nos appareils électroniques.
Une solution pour faciliter la circularité des métaux nobles
Le recyclage des métaux nobles est devenu un enjeu environnemental et économique crucial. Avec une exploitation minière de plus en plus coûteuse et écologiquement destructrice, les entreprises se tournent vers le recyclage comme source de matériaux critiques. Une équipe de chercheurs finlandais, basés à l’université d’Helsinki, a développé une méthode révolutionnaire, baptisée « dissolution séquentielle », pour optimiser ce processus de recyclage.
Le procédé de dissolution séquentielle
La méthode de « dissolution séquentielle » repose sur l’utilisation de solvants organiques spécifiques, introduits de manière successive pour extraire les métaux un par un. Le concept a été détaillé dans une étude publiée par Angewandte Chemie, soulignant son potentiel à transformer le secteur du recyclage.
Le procédé se déroule en trois étapes distinctes. Il commence par la récupération du cuivre, suivi de celle de l’argent, et se conclut par la récupération de l’or. Cette séquence précise permet de garantir une extraction qualitative de chaque métal, sans interaction indésirable avec les autres.
Les solvants utilisés dans ce processus innovant
Les chercheurs utilisent des solvants eutectiques profonds (DES), qui sont des liquides formés à partir de substances solides à température ambiante. Ces solvants présentent l’avantage d’être écologiques et recyclables.
« Dans cette étude, nous avons utilisé ce que l’on appelle des solvants eutectiques profonds (DES), des liquides composés de substances solides à température ambiante et sous pression normale, comme le chlorure de choline et l’urée, ainsi que d’autres composés organiques sûrs », explique Anže Zupanc, chercheur postdoctoral à l’université d’Helsinki.
Déroulement des étapes de récupération
Premier bain : Récupération du cuivre
Le premier bain est composé d’une mixture de chlorure de choline, d’urée et d’eau oxygénée. Cette solution cible spécifiquement le cuivre, laissant les autres métaux intacts.
Deuxième bain : Récupération de l’argent
Ensuite, les restes des composants plongent dans un deuxième bain contenant de l’acide lactique et de l’eau oxygénée. Cette combinaison est exclusivement efficace pour dissoudre l’argent, sans affecter l’or.
Troisième bain : Récupération de l’or
La dernière étape utilise un mélange de chlorure de choline, d’urée et d’oxone pour dissoudre l’or. Ce traitement final garantit que chaque métal est extrait dans un état pur, prêt à être réutilisé.
Avantages environnementaux et industriels
L’innovation présentée par les chercheurs finlandais offre des avantages considérables. Premièrement, l’utilisation de solvants organiques recycleurs réduit l’impact environnemental communément associé aux méthodes de recyclage traditionnelles. De plus, cette approche séquentielle permet de récupérer les métaux de manière plus efficace et à moindre coût.
L’étude réalisée par l’équipe de l’université d’Helsinki est particulièrement prometteuse pour le recyclage de déchets électroniques complexes comme les circuits imprimés et les panneaux photovoltaïques. En plongeant ces déchets dans les divers bains de solvants, les chercheurs ont pu démontrer une récupération optimisée des métaux précieux.
Vers une adoption à grande échelle ?
Les perspectives d’application de ce procédé sont vastes. En industrialisant cette méthode, les entreprises pourraient considérablement réduire leurs coûts de matières premières tout en améliorant leur impact environnemental. De plus, cette technologie pourrait être adaptée pour extraire d’autres métaux critiques présents dans les déchets électroniques.
Cependant, des défis subsistent. La mise en œuvre à grande échelle nécessite encore des recherches approfondies pour optimiser les coûts et garantir la robustesse du procédé dans des contextes industriels variés. D’autres études seraient également nécessaires pour évaluer la viabilité économique à long terme de cette technologie en comparaison des méthodes actuelles.
Alors, cette innovation finlandaise sera-t-elle le nouvel eldorado pour le recyclage des métaux précieux ? Dans un monde de plus en plus conscient des limites des ressources naturelles, ces avancées technologiques posent une question essentielle : allons-nous enfin parvenir à une gestion durable et circulaire de nos matériaux les plus précieux ?