La question des dangers de la chaleur humide se pose avec acuité alors que la France se prépare pour les Jeux Olympiques de 2024. Pourrait-on en apprendre davantage sur cet indice thermique à travers les JO et envisager des mesures adéquates pour garantir la santé des athlètes et des spectateurs ?
Comprendre la température humide
La température humide, ou ‘_wet bulb temperature_’ en anglais, est un indice utilisé pour mesurer l’effet de la chaleur sur le corps humain, en tenant compte du taux d’humidité dans l’air. Elle évalue notre ressenti de la température lors de pics de chaleur. En effet, pour une même température, une chaleur sèche reste plus supportable qu’une chaleur humide. De fait, l’humidité combinée à la chaleur peut se révéler dangereuse, voire mortelle, notamment lors d’un effort physique intense.
Dangerosité de la chaleur humide
Lorsque l’humidité est élevée, la transpiration, mécanisme d’évacuation de la chaleur par le corps humain, est moins efficace. De ce fait, le corps a du mal à maintenir sa température, ce qui peut conduire, dans les cas les plus extrêmes, à une hyperthermie. Une personne en bonne santé ne pourrait pas survivre plus de six heures avec une température humide de 35°C. Certains scientifiques estiment que ce seuil mortel serait même plus bas, vers 30°C à 31°C si le corps ne peut se refroidir rapidement.
Les jeux olympiques comme observatoire
Les Jeux Olympiques sont une occasion d’étudier les effets de la température humide sur les athlètes et les spectateurs. Par exemple, les JO de Tokyo en 2020, considérés comme les plus chauds de l’histoire, ont offert aux chercheurs l’opportunité d’étudier l’impact de la chaleur humide sur les performances et la santé des athlètes. Une vigilance qui sera maintenue lors des JO de Paris en 2024, où les conditions de chaleur et d’humidité pourraient également être présentes.
Mesure de la température humide
La température humide est mesurée à l’aide d’un thermomètre dont le réservoir de mercure est contenu dans une boule de coton humide exposée à l’air. A 100% d’humidité, la température humide est égale à la température de l’air ; à une humidité plus faible, la température humide est inférieure à la température de l’air à cause du refroidissement par évaporation. C’est le paradoxe de la température humide : même si elle indique une température en degré Celsius plus basse que la température sèche, un fort taux d’humidité reste dangereux car il altère notre processus de transpiration, limite de la régulation thermique du corps.
Problématique des données
Pour affiner et étendre leur compréhension du phénomène, les scientifiques ont besoin de récolter un maximum de données sur la température humide locales et globales. Cependant, il existe une disparité importante des données météorologiques collectées à travers le monde, avec un déficit de stations de mesure dans les pays chauds et humides, où le danger de fortes températures humides est pourtant particulièrement préoccupant.
Enjeux des recherches
Les températures humides posent des défis significatifs en termes de santé publique et d’aménagement du territoire à l’ère du changement climatique. Les scientifiques cherchent donc à avoir une compréhension plus précise et complète des effets de la température humide afin de pouvoir proposer des stratégies d’adaptation. Les JO de Paris en 2024 seront-ils un pas de plus dans cette direction, permettant à la science et à la société de saisir les implications réelles de la chaleur humide, et d’ouvrir le chemin à des solutions adaptées ?