Le 1ᵉʳ juillet 2023, Euclid, le télescope spatial européen a été propulsé depuis Cap Canaveral, marquant une avancée majeure dans notre exploration de l’univers. Cet article explore les implications fantastiques de cette machine pour notre connaissance de l’univers, avec un accent spécifique sur l’intrigante matière noire et l’énergie noire.
Le décollage d’Euclid
Laissé à sa destinée après une élévation parfaite, le télescope Euclid a gracieusement ploté son cours vers son orbite prévue approximativement à 1,5 million de kilomètres de la Terre. De sa lointaine position, il a commencé à renvoyer des images incomparables couvrant en prévision, un tiers du ciel avant la fin de cette décennie.
Euclid incarne la prochaine étape majeure dans notre incessante quête de compréhension de l’Univers. Il s’agit d’une consécration du progrès phénoménal réalisé au cours du siècle dernier où nous avons acquis des connaissances fascinantes sur notre Univers, de la fusion d’hydrogène en hélium qui alimente notre Soleil à l’immense Big Bang qui a donné naissance à notre Univers il y a environ 13,6 milliards d’années.
L’aventure audacieuse : Sonder la boîte noire de l’univers
Toutefois, nos expéditions scientifiques révèlent toujours plus de mystères. Par exemple, nous savons que la majeure partie de la masse de l’univers est composée de matière noire, un nouveau type de matière tellement étrange qu’elle déjoue le modèle standard bien ficelé de la physique des particules. Encore plus mystérieuse est l’énergie noire, une composante de l’Univers qui accélère son expansion. Prises ensemble, ces deux formes noires constituent près de 95% de l’Univers, leur nature restant un mystère.
Le potentiel d’Euclid
La beauté de Euclid réside dans son immense potentiel. Il est spécifiquement conçu pour cartographier la répartition et l’évolution de la matière avec une précision sans précédent. Tout cela, en dépit du défi apparemment insurmontable : comment pouvons-nous étudier la distribution de la matière alors que la majorité de celle-ci est de la matière noire invisible ?
La réponse à cette question se trouve dans la théorie de la relativité générale d’Einstein : la matière courbe l’espace environnant. Ainsi, grâce à ce que nous appelons des « lentilles gravitationnelles », nous pouvons détecter la présence d’amas de matière noire en observant comment ces masses déforment les images de galaxies plus lointaines.
Les lentilles gravitationnelles : une file à double tranchant
Néanmoins, l’utilisation de ces lentilles gravitationnelles présente ses propres défis. Les turbulences de l’atmosphère ainsi que les imperfections de l’optique du télescope rendent les mesures difficiles. Mais ce sont précisément ces défis qui ont alimenté la conception d’Euclid : un télescope en orbite capable de capturer des images précises de 1,5 milliard de galaxies et de fournir des informations précises sur leur distance.
Les défis techniques du voyage d’Euclid
La route d’Euclid vers le succès n’a pas été exempte d’obstacles. Parmi les défis notables, le rayonnement solaire a poussé le télescope dans différentes directions, ce qui a nécessité l’implémentation de propulseurs pour maintenir la stabilité du télescope. De plus, les particules énergétiques provenant du soleil ont dérangé le système de stabilisation, causant une légère oscillation du télescope qui a été résolue par une mise à jour du logiciel.
Exploiter les données : un trésor pour les astronomes
Depuis le début de son étude principale le 15 février 2024, Euclid continue à capturer des images du ciel, fournissant un trésor de données pour les astronomes du monde entier. Ces données nous permettent non seulement d’étudier en détail la structure de centaines de galaxies proches mais aussi de cartographier la distribution de la matière dans tout l’Univers.
Même si, pour le moment nous n’avons réalisé qu’une infime partie de ce grand voyage, nous ne pouvons qu’imaginer ce que l’avenir nous réserve. Quels autres mystères de l’univers seront révélés grâce à Euclid?