Le Venezuela vient d’entrer tristement dans l’histoire comme le premier pays à perdre tous ses glaciers. Malgré des tentatives désespérées pour sauver le dernier d’entre eux, le temps a bel et bien fait son œuvre inéluctable.
Le glacier la corona, un dernier témoin disparu
Il était une fois cinq glaciers au Venezuela, majestueusement nichés dans la Cordillère des Andes, recouvrant près de 1000 hectares de glace il y a un siècle. Aujourd’hui, l’histoire a pris une tournure plus sombre. Le dernier glacier du pays, le glacier La Corona, perché sur le sommet du Pico Humboldt à 4900 mètres d’altitude, est désormais relégué dans les archives historiques.
Au fil des derniers mois, les scientifiques ont déployé des efforts héroïques pour sauver la Corona en utilisant une technique de couverture thermique. L’objectif était d’atténuer l’impact des rayons solaires sur le glacier en constante réduction. Mais ces actions altruistes ont été vaines. Aujourd’hui, il ne reste du glacier initial qu’une mince parcelle de 0,4 % de sa taille originelle, soit un minuscule carré de deux hectares. Le tapis de glace centenaire de La Corona est désormais trop petit pour être qualifié de glacier, selon la définition conventionnelle qui fixe un minimum de 10 hectares.
L’issue inévitable
Malgré l’espoir des derniers mois, la lutte contre le réchauffement climatique a fait peser un verdict sans équivoque sur le sort de la dernière étendue gelée du Venezuela. Les prévisions estiment que le peu de glace restant disparaîtra totalement d’ici 2024 à 2028. Le Venezuela s’inscrit ainsi, malgré lui, comme le premier pays d’Amérique à avoir perdu tous ses glaciers.
Les risques collatéraux d’un sauvetage infructueux
La tentative de sauvegarde du glacier La Corona n’est pas sans conséquences directes pour l’environnement. L’installation de la couverture thermique, en perturbant l’écosystème, bloque la croissance des mousses et des lichens – éléments essentiels à la chaîne biologique des hautes montagnes. Mais au-delà de ce dérangement, un risque plus grand menace : la dégradation de la couverture plastique pourrait entraîner une pollution microplastique non négligeable.
Miroir planétaire
La disparition des glaciers vénézuéliens est une manifestation particulièrement flagrante du réchauffement climatique global. Bien que le Venezuela soit le premier pays américain à faire face à la réalité de la perte totale de ses glaciers, de nombreuses autres zones glacées à l’échelle de la planète sont également menacées.
La fonte des glaces n’est pas une fatalité isolée au Venezuela. Cette disparition est le reflet d’une tendance mondiale, un phénomène qui rend l’urgence environnementale de plus en plus tangible. Les glaciers de nombreux pays d’Amérique et d’ailleurs sont en danger de disparition. La réduction drastique des glaciers contribue à une élévation préoccupante du niveau des océans et à une modification des systèmes hydrologiques mondiaux.
Le Venezuela est devenu le premier pays à perdre tous ses glaciers. Quel sera le prochain sur la liste, et que pouvons-nous faire pour l’éviter ?