Le Venezuela tente de sauver son dernier glacier, La Corona, en utilisant des couvertures thermiques en polypropylène. Mais, serait-ce assez pour renverser les effets dévastateurs du réchauffement climatique ?
La lutte pour sauver la corona
Un glacier autrefois grandiose, juché sur le pic Humboldt des Andes vénézuéliennes à 4 940 mètres d’altitude, La Corona a aujourd’hui considérablement rétréci. Si autrefois, le Vénézuela abritait cinq glacier majestueux, aujourd’hui, La Corona reste le seul et dernier témoin des «cinq aigles blancs». Victime du réchauffement climatique, son volume a diminué de façon drastique jusqu’à devenir trop petit pour être désigné comme un glacier.
Un avenir précaire pour les glaciers tropicaux
Le glaciologue Heïdi Sevestre déclare que l’avenir des glaciers tropicaux est sombre, voire voué à disparition à cause de l’augmentation des températures mondiales record. Selon lui, la communauté internationale a abandonné ces glaciers car ils n’ont pas la même importance économique, agricole ou énergétique que d’autres. Cependant, les glaciers vénézuéliens, bien que plus petits, fournissent de l’eau essentielle pour les écosystèmes en contrebas.
Une course contre la montre
Pour sauver l’irréparable, le gouvernement vénézuélien a annoncé un projet de géo-ingénierie, en utilisant des couvertures thermiques en polypropylène pour atténuer l’impact des rayons solaires sur la surface glacière. Cette méthode, pourtant efficace pour protéger les pistes de ski en Europe, Chine ou Russie, serait « absurde et illusoire » ici, selon Julio César Centeno. Il souligne qu’à seulement 2 hectares, la Corona est trop petite pour être qualifiée comme glacier.
Effets pervers de la géo-ingénierie
Faire appel à la géo-ingénierie pourrait avoir des conséquences désastreuses pour l’environnement. L’une des principales craintes concerne la dégradation de la couverture qui libèrerait des microplastiques, causant un problème environnemental plus grand que le problème initial. La pollution par les microplastiques pourrait affecter l’air, l’eau, les cultures et finalement détruire l’écosystème. De plus, la couverture pourrait entraver le développement des mousses et des lichens qui colonisent la roche.
Le futur des glaciers
Malgré ces défis, le gouvernement du Venezuela a déjà commencé à mettre en place ces couvertures, ce qui inquiète beaucoup les scientifiques. Dichotomie saisissante, la disparition de ces glaciers est à la fois lente et rapide. Les projectionnistes climatiques estiment qu’il ne reste que quatre à cinq ans à ce dernier morceau de glace, peut-être moins de deux ans seulement.
La disparition des glaciers vénézuéliens est certes un grand signal d’alarme. Ne serait-elle pas un avertissement précurseur de ce qui attend les glaciers des Alpes et de l’Himalaya ? Et si oui, serions-nous prêts à faire face aux conséquences ? Jusqu’où est-on prêt à aller pour continuer à investir dans les énergies fossiles et quel sera le véritable prix à payer ?
Il semble que le dernier drama des glaciers se joue bien au-delà des frontières du Venezuela. Faut-il attendre leur disparition pour réagir pertinemment face aux changements climatiques mondiaux ?