Face à la menace du changement climatique, de nouvelles voix s’élèvent pour vanter les mérites écologiques des prairies. De véritables bastions verts, protecteurs de l’environnement et prescripteurs de solutions durables.
Réchauffement climatique : une menace pour nos écosystèmes
Lors d’une récente conférence au Parc naturel régional de l’Aubrac, deux experts du climat et de l’environnement ont présenté leur analyse du dérèglement climatique. Selon Vincent Cailliez, climatologue, d’ici 2050, l’Aubrac pourrait connaitre une augmentation de température moyenne de 3°C, une évaporation élevée de ses plantes et une baisse de sa pluviométrie. Ce bouleversement climatique impacterait fortement les saisons, avançant le cycle de pousse de l’herbe de plusieurs semaines.
Pierre-Marie Le Hénaff, botaniste, a ajouté que l’agriculture risquait d’en pâtir, les agriculteurs devant déjà faire face aux sécheresses répétées et aux pénuries d’eau. Pour légender ces projections, il a comparé le potentiel climat de l’Aubrac en 2050 à celui des régions viticoles actuelles, laissant présager une possible production de vins dans la région.
Valorisation des prairies face au dérèglement climatique
La perte progressive de prairies fonctionnelles nécessite aujourd’hui d’intervenir activement pour leur préservation. Reconnaissant leur rôle primordial pour l’équilibre écologique, un programme d’action a été initié par le Parc pour la période de 3 ans, soutenu par un financement de 470 000 euros du Fond vert de l’État et de l’Agence de l’eau Adour Garonne. Selon Didier Cassagnes, élu local, ce programme vise à préserver et restaurer des écosystèmes essentiels pour l’élevage, et surtout, à apprendre à exploiter les prairies à leur plein potentiel.
Les prairies, des acteurs clefs de la compensation carbone
Au-delà de leur rôle purement agricole, les prairies offrent des bénéfices environnementaux considérables. En effet, elles contribuent à purifier l’eau, à maintenir des paysages attrayants pour le tourisme et surtout, elles sont d’excellentes séquestratrices de carbone. Avec 85% de ses surfaces recouvertes d’herbe, le Massif central est ainsi une véritable mine d’or pour le stockage de carbone.
Ces puits naturels de carbone sont particulièrement efficaces lorsque la prairie est ancienne et diversifiée. C’est donc aux exploitants de ces terres de valoriser ce patrimoine naturel et écologique.
Une prise de conscience nécessaire
Il est indispensable aujourd’hui de comprendre l’impact et l’importance de nos prairies dans la lutte contre le changement climatique. Leur préservation et leur exploitation rationnelle sont des leviers de transformation environnementale que nous ne pouvons plus ignorer.
En conjuguant efforts collectifs, sensibilisation et mise en place de politiques publiques efficaces, pouvons-nous arriver à renverser cette tendance et à faire de nos prairies des alliées incontournables face au dérèglement climatique?