Sous le pression des réglementations pour réduire les émissions de carbone, l’industrie du transport maritime est sur le point de voir une révolution carburante : la transition vers des alternatives décarbonées. Comment ces bouleversements pourraient-ils transformer le secteur ?
Le fioul lourd : le carburant actuel et ses défis
Sans surprise, l’impact écologique de l’industrie maritime est considérable. Le rapport du GIEC 2022 rapporte que ce secteur est responsable de 16% des émissions de fret. Les porte-conteneurs naviguant l’océan mondial utilisent majoritairement du fioul lourd (HFO), un dérivé peu cher du pétrole brut. Ce carburant, pourtant très polluant, est de plus en plus sous le feu des projecteurs et des critiques.
Le méthanol : une lueur d’espoir ?
Des alternatives à cet impact dévastateur émergent toutefois. Le méthanol, le plus simple des alcools, est l’une d’entre elles. C’est un carburant qui, lorsqu’il est produit de façon durable, diminue drastiquement les émissions de carbone. Des navires, tels le Laura Maersk, utilisent déjà ce carburant innovant et d’autres commandes sont en cours. Cela signifie-t-il que le méthanol peut jouer un rôle majeur dans la décarbonation de l’industrie maritime ?
L’ammoniac : une solution séduisante, mais complexe
L’ammoniac s’impose comme un autre carburant alternatif, fréquemment synthétisé et déjà présent dans les ports mondiaux. Cependant, son adoption est confrontée à divers obstacles, comme sa toxicité et les difficultés liées à sa combustion qui nécessite des températures très élevées. Pour pallier ces défis, plusieurs études sont menées pour développer des moteurs plus performants pour un usage maritime.
L’hydrogène : l’alternative idéale sur papier
Parmi les alternatives, l’hydrogène est aussi considéré comme un candidat potentiel. Sa combustion n’émet que de la vapeur d’eau, ce qui en fait un choix écologiquement responsable. Cependant, l’hydrogène présente des défis techniques et économiques. Sa liquéfaction et sa stabilité demandent d’énormes quantités d’énergie. De plus, sa petite taille moléculaire pose des problèmes d’efficacité et de sécurité. Actuellement, l’hydrogène s’avère plus coûteux que le méthanol et l’ammoniac, l’empêchant d’être l’alternative idéale qu’il semble être sur le papier.
Le futur du transport maritime : une transformation nécessaire
L’industrie maritime est à un moment critique. Les entreprises de transport maritime doivent réduire leurs émissions de carbone d’au moins 30% d’ici 2028 pour adhérer à l’accord de Paris sur le climat. Choisir le bon carburant est une étape cruciale. Le méthanol et l’ammoniac semblent être les options les plus prometteuses pour le moment, mais d’autres alternatives pourraient voir le jour. Le temps presse pour l’industrie. Serons-nous témoins d’une révolution des carburants dans l’industrie maritime d’ici là ?