En réponse à la demande des pêcheurs locaux et des associations de protection de l’environnement, le Pérou a inauguré une nouvelle réserve marine, donnant un nouvel élan à la préservation de l’écosystème et à la lutte contre la pêche illégale.
Une initiative attendue
C’est une victoire pour la protection de l’environnement au Pérou : le ministre de l’Environnement, Juan Carlos Castro, a annoncé le 25 avril dernier la création d’une réserve naturelle marine de 1 160 km2. Située sur la côte nord du pays, au large des régions de Tumbes et Piura et proche de la frontière équatorienne, cette zone brillera désormais par son engagement en faveur de la préservation de l’écosystème et la minimisation de la pêche illégale.
De nombreuses voix s’élevaient depuis des années pour la protection de cette zone. Parmi elles, les pêcheurs locaux et Naturaleza y cultura internacional, une ONG qui a fortement contribué à l’aboutissement de cette requête. Effectivement, ce nouvel espace marin protégé, nommé Mar Tropical de Grau, représente 0,14% de la zone maritime totale du pays et est le refuge de 70% des espèces de poissons consommées au Pérou. Par ailleurs, c’est un lieu de passage significatif pour les baleines à bosse.
Un enjeu écologique significatif
La pêche illégale, notamment le chalutage sur les monts sous-marins du banc de Mancora et les récifs de Punta Sal, a largement contribué à la fragilisation de l’écosystème marin. Cette pratique, qui consiste à racler les fonds marins avec de grands filets, est particulièrement dévastatrice pour la faune et la flore sous-marines. La mise en place de cette réserve naturelle marine devrait ainsi permettre de lutter plus efficacement contre ces agissements.
La progression de la préservation marine péruvienne
Comparé à ses voisins colombiens et équatoriens, le Pérou a encore des progrès à faire en matière de conservation marine. Effectivement, cette nouvelle réserve n’est que la seconde du pays à être mise en place, suivant celle de la Dorsal de Nasca créée en 2021. Grâce à ces initiatives, la surface marine protégée totale du pays atteint désormais 63 160 km2. A titre de comparaison, l’Équateur dispose d’une réserve marine de 198 000 km2 autour des célèbres îles Galápagos, démontrant ainsi une prise de conscience significative de la part de ces pays en faveur de la protection des écosystèmes marins.
Alors que le monde s’éveille de plus en plus aux enjeux environnementaux, cette nouvelle réserve marine au Pérou illustre le rôle vital que les aires naturelles protégées jouent dans la préservation de la biodiversité. Mais cela suffira-t-il pour freiner le rythme effréné de la pêche illégale et garantir la sauvegarde de ces écosystèmes uniques ?