Les conséquences d’un arrêt hypothétique de la rotation de la Terre dépassent l’imagination. Pourtant, de l’analyse de la mutation des océans à la transformation du climat et du paysage, elles soulèvent des questions fascinantes.
Un scénario en deux variations
Imaginons un instant que la rotation terrestre cesse. Qu’arriverait-il ? La réponse à cette question réside en deux scénarios différents avec des conséquences propres à chacun. En supposant que l’arrêt est progressif, la force centrifuge, responsable de l’ellipticité terrestre et du positionnement actuel des océans, décroîtrait au fur et à mesure que la vitesse rotationnelle réduirait.
Un remaniement de l’hydrographie globale
Le monde tel que nous le connaissons serait bouleversé. L’équateur, aujourd’hui renflé, pourrait retrouver progressivement une forme plus sphérique, modifiant ainsi radicalement les contours géographiques. La migration des océans serait alors inévitable. Les mers, poussées par la gravité plus prononcée aux pôles, se sépareraient en deux océans polaires de proportions gigantesques, ce qui engendrerait potentiellement des tsunamis d’une ampleur démesurée.
Une modification drastique du climat
Au-delà de ce changement géographique spectaculaire, c’est l’ensemble du cycle climatique qui serait remodelé. Christian Bizouard, astronome à l’Observatoire de Paris, explique : « Il n’y aurait plus que deux saisons : une glaciale et une brûlante ». Les journées ne s’étaleraient plus sur 24 heures, mais plutôt sur 182,5 jours, soit six mois de lueur suivis de six mois d’obscurité. Une telle modification aurait un impact profondément déstabilisateur sur la biodiversité.
Des bouleversements géologiques sans précédent
En ce qui concerne la géologie de notre planète, l’arrêt de la rotation terrestre pourrait déclencher des mégaséismes liés à sa déformation. En effet, quittant la forme ellipsoïdale, la Terre aspirerait vers celle d’une sphère parfaite, causant ainsi des mouvements tectoniques d’une violence inédite.
L’arrêt instantané: un scénario apocalyptique
Toutefois, ces conséquences ne sont qu’une goutte dans l’océan comparées à ce qui se passerait si la Terre venait à s’arrêter instantanément. L’objet de tous les cauchemars. La vitesse de rotation variant de 0 km/h aux pôles à 1 700 km/h à l’équateur, l’énergie cinétique se transférerait violemment à la surface. Tout être vivant ou objet non attachés serait propulsé à une vitesse colossale vers l’est, les constructions seraient arrachées de leurs fondations, les littoraux seraient anéantis par des tsunamis titanesques. La vie macroscopique sur Terre pourrait être au bord de l’extinction en un battement de cils.
Tout cela n’est, bien sûr, que théorique. Cependant, ces scénarios aident à comprendre les forces à l’œuvre qui, chaque jour, permettent à notre monde de fonctionner comme nous le savons. Ne serait-il pas plus approprié, alors, de poser la question suivante : sommes-nous prêts à repenser notre existence si l’impensable venait à se produire ?