Une récente étude menée par une équipe internationale de chercheurs met en exergue le rôle prépondérant du plancton dans la détection anticipée de possibles extinctions de la vie océanique sous l’effet du réchauffement climatique.
Des études climatologiques focalisées sur l’état du plancton
S’inspirant du phénomène d’optimum climatique de l’Éocène, connu pour ses températures soutenues se situant entre -53 et -49 millions d’années, une équipe de chercheurs des universités de Bristol, Harvard, Texas et Victoria a minutieusement observé l’évolution du plancton marin pendant cette période. Il s’avère que ce dernier à l’exception de quelques espèces spécialisées, se serait déplacé vers les hautes latitudes entre le cercle polaire et le pôle Sud, précédant ainsi une extinction de masse dans l’océan de plusieurs millions d’années.
Ce lien entre le mouvement du plancton et la disparition d’espèces marines appuie l’idée que ce petit organisme puisse servir de signal d’alarme précoce face à une crise biologique majeure.
Les apports de cette recherche sur le plancton
Le Dr Adam Woodhouse de l’université de Bristol et co-auteur de l’étude, affirme que « la surveillance de la structure des communautés océaniques peut représenter un ‘système d’alerte précoce’ précédant l’extinction de la vie océanique ». En effet, malgré le fait que les fossiles de plancton sont déjà aujourd’hui considérés comme « »les archives les plus complètes et les plus étendues des changements biologiques anciens dont dispose la science » », il semble que nul n’avait jusqu’à présent étudié la biodiversité des groupes de plancton marin au cours des 66 derniers millions d’années à une échelle globale et avec une base de données unique.
Des analyses détaillées et inédites
Pour recueillir ces informations, les chercheurs ont eu recours à des analyses informatiques très poussées. Et les résultats sont impressionnants : ils ont réussi à révéler l’évolution de la structure de la communauté planctonique mondiale depuis la disparition des dinosaures, indiquant que des changements au niveau de ces organismes précédaient habituellement l’extinction d’autres espèces marines plus importantes.
Leur prochain objectif ? Utiliser des méthodes similaires pour se pencher sur d’autres groupes de plancton microscopiques. Ces derniers, bien qu’ils jouent un rôle essentiel dans les réseaux alimentaires marins, sont encore trop peu étudiés à ce jour.
Le plancton, sentinelle de nos océans
Il est clair désormais que l’analyse de la biodiversité et de la distribution du plancton pourrait nous aider à prédire les conséquences possibles des changements climatiques sur l’ensemble de la vie océanique. Cette étude ouvre ainsi de nouvelles perspectives aux climatologues, leur permettant de mieux anticiper les effets néfastes de l’augmentation des températures mondiales sur la santé de nos océans.
Pourrait-on alors considérer le plancton comme la sentinelle de la vie marine ? Est-ce qu’en suivant de près l’évolution de ces organismes, nous pourrons préserver la vie océanique de nouvelles extinctions de masse ?