Une étude récente révèle que près de la moitié des grandes villes chinoises sont confrontées à un affaissement du sol, menaçant des millions de résidents.
Une réalité alarmante pour la Chine urbaine
Une enquête publiée dans la revue Science souligne l’urgence d’un problème croissant en Chine : l’affaissement du sol affecte désormais 40 % des 82 grandes villes analysées, selon les données satellitaires de Sentinel-1 de l’Union Européenne. Cette situation préoccupante s’étend de 2015 à 2022, indiquant un affaissement modéré à grave dans ces zones urbaines, mettant en péril près de 67 millions de citoyens chinois. Ces découvertes mettent en lumière les défis considérables auxquels la Chine doit faire face en matière d’aménagement du territoire et de protection de sa population contre les risques environnementaux imminents.
Les causes multiples d’un phénomène complexe
L’étude attribue cette problématique à plusieurs facteurs, notamment l’épuisement des nappes phréatiques et le poids des infrastructures urbaines. La corrélation entre l’extraction de l’eau souterraine, pour répondre aux besoins des populations locales, et l’augmentation de l’affaissement des sols dans les mêmes régions est particulièrement inquiétante. Des villes comme Pékin, qui a subi un affaissement de 3 mètres au cours du siècle dernier, et Tianjin, où des incidents d’affaissement ont nécessité l’évacuation de 3 000 résidents, illustrent l’ampleur de la menace.
Conséquences environnementales et sociales
Outre les dangers immédiats pour la sécurité des habitants, l’affaissement du sol augmente la vulnérabilité des zones urbaines aux inondations, aggravées par la montée des eaux liée au changement climatique. Les projections scientifiques indiquent qu’une portion significative des terres côtières chinoises pourrait se retrouver sous le niveau de la mer d’ici 2120, exacerbant les risques d’inondations dans un pays déjà sujet à des conditions météorologiques extrêmes. Les récentes inondations dans le sud de la Chine, notamment dans la province de Guangdong, ne font qu’accentuer l’urgence d’adopter des mesures préventives efficaces.
Des solutions envisageables
Malgré le tableau sombre dressé par cette étude, les chercheurs et experts s’accordent à dire que des mesures correctives, inspirées d’exemples internationaux comme Tokyo, peuvent ralentir, voire inverser, le processus d’affaissement. Les actions visant à réduire l’exploitation des nappes phréatiques, à travers l’introduction de l’eau courante provenant d’autres sources et la limitation de l’usage des puits, se sont avérées efficaces dans d’autres métropoles asiatiques. Cette approche offre un espoir tangible pour les villes chinoises, à condition que les politiques publiques et les investissements soient orientés vers des solutions durables et respectueuses de l’environnement.
La situation en Chine met en relief une problématique globale : l’affaissement du sol affecte de vastes étendues du globe, menaçant des millions de personnes à travers le monde. La réponse à ce défi majeur nécessite une coopération internationale, des innovations technologiques et un engagement en faveur de pratiques de gestion de l’eau plus durables. Face à ces enjeux, la communauté internationale peut-elle se mobiliser pour prévenir les conséquences les plus graves de l’affaissement du sol, et quelles leçons pouvons-nous tirer des efforts de mitigation déjà entrepris ?