Le Parlement européen a approuvé un cadre pour la certification du captage de CO2, promettant des incitations financières pour ceux qui contribuent à la réduction des émissions.
Un tournant dans la lutte contre le changement climatique
Dans une démarche ambitieuse pour combattre le changement climatique, l’Union européenne a franchi une étape significative avec l’approbation d’un cadre commun visant à certifier le captage et le stockage du dioxyde de carbone (CO2). Cette initiative s’inscrit dans le cadre du Pacte Vert européen, soulignant l’engagement du bloc à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. L’eurodéputée Lidia Pereira exprime son enthousiasme à l’idée de récompenser financièrement ceux qui participent activement à l’élimination et au stockage du CO2, ouvrant la voie à un avenir où la réduction des gaz à effet de serre sera non seulement encouragée mais également valorisée.
Des bénéfices pour le secteur agricole
Au cœur de cette nouvelle législation se trouve une proposition visant à soutenir les agriculteurs dans leurs efforts pour réduire l’empreinte carbone de l’agriculture, le deuxième secteur le plus émetteur de gaz à effet de serre au sein de l’UE. Pascal Canfin, président de la commission Environnement du Parlement, met en avant les avantages financiers que cette mesure apportera aux agriculteurs pour des actions telles que la préservation de haies ou la plantation d’arbres, reconnus pour leur capacité à absorber le CO2. Cette initiative souligne l’importance d’intégrer l’agroécologie dans la lutte contre le changement climatique, promouvant des pratiques telles que l’absence de labour, les cultures de couverture et la réduction de l’usage d’engrais.
Une innovation technologique face à des défis
En parallèle, l’UE explore les potentialités des technologies de captation du CO2 sur les sites industriels. Cette approche, décrite comme l’installation d’un « pot d’échappement » sur les cheminées d’usines, vise à capturer le CO2 émis pour ensuite le stocker ou le réutiliser. Malgré l’existence de ces technologies depuis plusieurs décennies et les investissements conséquents en recherche et développement, leur efficacité reste limitée. Pierre Gilbert, expert en matière de risques et d’adaptation climatique, souligne que la majorité des projets pilotes ont échoué, et Jean Jouzel, membre du GIEC, critique leur capacité réduite à absorber une fraction minime des émissions globales, mettant en lumière les accusations de greenwashing qui pèsent sur ces technologies.
Cette législation soulève donc un débat sur la meilleure manière d’aborder la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Entre les méthodes naturelles, reconnues pour leur efficacité et leur capacité à revitaliser les écosystèmes, et les solutions technologiques, qui promettent une capture directe du CO2 mais dont l’efficacité et la viabilité économique sont questionnées, l’UE se trouve à la croisée des chemins.
Dans ce contexte, comment l’Union européenne peut-elle équilibrer l’innovation technologique avec des solutions naturelles éprouvées pour lutter contre le changement climatique ? La décision du Parlement européen marque-t-elle le début d’une nouvelle ère de politiques environnementales, ou les défis persistants autour de la captation et du stockage du CO2 soulignent-ils la nécessité d’une approche plus holistique pour atteindre la neutralité carbone ?