Les banques jouent un rôle majeur dans le changement climatique en finançant des projets à forte émission de C02. Pourtant, la réglementation européenne exige désormais des institutions financières qu’elles soient plus transparentes et participent activement à une économie plus durable. Comment alors identifier la banque qui sait aligner rentabilité et responsabilité environnementale quand il s’agit de placer son épargne ?
L’influence des banques dans notre avenir climatique
Dans notre économie, les banques jouent un rôle d’intermédiaire financier, facilitant les projets des entreprises. Cela signifie concrètement que les banques ont le pouvoir de façonner non seulement notre économie, mais aussi notre environnement. En effet, presque toutes les émissions de C02 liées à l’activité bancaire proviennent directement des projets financés par les banques. Ces projets peuvent aller de l’exploitation du gaz à l’agriculture en passant par l’industrie chimique, générant ainsi une série d’émissions de CO2. La question se pose alors : comment ces institutions financières peuvent-elles être amenées à orienter leurs choix de financement vers une économie plus respectueuse de l’environnement ?
Évolution réglementaire pour une finance durable
Pour encourager une approche plus durable de la finance, l’Union Européenne a mis en place une série de nouvelles réglementations depuis deux ans. Celles-ci visent à inciter les banques à revoir leurs stratégies autour du financement des opérations économiques. Ces réglementations s’articulent autour de trois axes principaux : la prise de conscience des risques climatiques, une meilleure transparence et l’élaboration de plans de transition axés sur la durabilité.
Prise de conscience des risques climatiques
Le premier levier utilisé par l’Union Européenne pour transformer le secteur financier est la prise de conscience des risques climatiques. Depuis 2020, les grandes institutions financières doivent évaluer leur vulnérabilité face à ces risques climatiques. En effet, le risque à la fois physique lié à l’augmentation des catastrophes naturelles et le risque de transition associé à la dépréciation des actifs non durables, tels qu’une infrastructure mal isolée ou un puits de pétrole, sont des défis majeurs que ces institutions doivent désormais prendre en compte.
Transparence accrue
Le deuxième axe de régulation concerne l’augmentation de la transparence des activités financières. Ainsi, dès 2025, les banques seront tenues de divulguer plus d’informations sur leurs portefeuilles, ainsi que sur les émissions liées à ces financements. Cela permettra aux épargnants, aux institutions et à la société civile dans son ensemble d’avoir un aperçu plus clair de la manière dont leur argent est utilisé.
Plans de transition et taxonomie verte
À partir de 2025, les entreprises, y compris les banques, devront développer des plans de transition conformes à la taxonomie verte de l’Union Européenne. Cette taxonomie constitue un système de classification permettant d’identifier les activités économiques durables. Elle vise à fournir un dictionnaire anti-greenwashing qui puisse être utilisé dans une variété de situations, de la commande publique aux labels et obligations verts.
Le rôle des épargnants dans la finance durable
Au niveau individuel, l’épargnant dispose désormais de nouvelles options pour influencer l’action de sa banque. Depuis 2022, un règlement européen étend le devoir fiduciaire des conseillers bancaires en les obligeant à prendre en compte les préférences environnementales et sociales de leurs clients en matière d’investissement. Il existe aussi des labels, comme FinanSol, GreenFin et ISR, qui permettent aux épargnants de choisir plus facilement des placements durables.
Le choix de la banque
Il est important de rappeler que toutes les banques n’adoptent pas la même approche en matière de durabilité. Alors que certaines vont cesser de financer les secteurs émetteurs de gaz à effet de serre, d’autres vont simplement conditionner ces financements à l’adoption de technologies plus propres. Par conséquent, le choix de la banque devient crucial, et pour les épargnants les plus engagés, il existe des banques plus orientées vers la durabilité, telles que la NEF ou le Crédit coopératif.
Malgré ce dédale de réglementations, la tendance est à la transition éco-responsable. Mais un choix plus conscient de notre banque et des placements que nous effectuons peut-il réellement contribuer à une économie plus durable ?