Face à une possible « fast fashion de l’automobile », l’association HOP tire la sonnette d’alarme sur l’obsolescence programmée et les pratiques peu durables des constructeurs automobiles.
Une alerte sur l’obsolescence accélérée
Le monde de l’automobile se trouve à un tournant critique, selon l’association Halte à l’obsolescence programmée (HOP). La déléguée générale, Lætitia Vasseur, met en lumière un avenir où les véhicules pourraient devenir aussi éphémères que les vêtements de la fast fashion. Cette perspective alarmante repose sur un rapport détaillé publié par HOP, résultant d’une enquête minutieuse et de consultations avec un éventail d’acteurs de l’industrie. Ces échanges ont permis de souligner les enjeux liés à la durabilité des voitures thermiques et électriques, dans un contexte où le marché de l’occasion montre encore une forte résilience.
Le casse-tête de la durabilité des batteries
Les voitures électriques, malgré une réputation de fiabilité supérieure à celle des modèles thermiques, se heurtent à des défis majeurs quant à la durabilité de leurs batteries. HOP souligne les complications liées à la réparation de ces composants essentiels, rendue difficile, voire impossible, par des pratiques de construction peu accommodantes. Le remplacement complet de batteries, une solution coûteuse et peu écologique, semble souvent inévitable face à des méthodes de scellement et à l’utilisation de matériaux rendant toute tentative de réparation complexe. Cette situation, aggravée par l’absence de législation contraignante, expose les consommateurs à des coûts exorbitants et à une logique de remplacement précoce des véhicules.
Des innovations manufacturières remettant en question la réparabilité
L’évolution des techniques de fabrication soulève également des interrogations quant à l’avenir de la réparabilité automobile. L’adoption du giga-casting, par exemple, illustre un virage vers des méthodes qui, malgré une réduction significative des coûts de production, compromettent la possibilité de réparer et de maintenir les véhicules en service. Cette tendance, symbolisée par des choix de conception comme ceux de Tesla pour son Model Y, pourrait inciter à une consommation accrue de véhicules neufs, à l’encontre des principes d’une économie durable.
Les enjeux de l’électronisation
La comparaison avec l’industrie des smartphones est inévitable lorsque l’on considère l’électronisation croissante des véhicules. La miniaturisation et l’obsolescence des composants, couplées à des restrictions sur l’accès aux données techniques, menacent la réparabilité à prix abordable des automobiles modernes. Cette tendance, en parallèle avec des innovations manufacturières questionnables, dessine un futur où la possession d’un véhicule durable pourrait devenir un luxe plutôt qu’une norme.
Face à ces constats, HOP ne se contente pas de critiquer ; l’association propose un ensemble de mesures visant à renforcer la législation autour de la réparabilité des véhicules. Des normes claires sur les batteries, une garantie légale étendue, et l’assurance d’une disponibilité longue durée des pièces détachées figurent parmi les recommandations formulées pour garantir l’avenir de la mobilité durable.
Dans un contexte où la transition écologique devient une priorité incontestable, l’appel de HOP à une action immédiate soulève une question cruciale : sommes-nous prêts à repenser en profondeur notre rapport à la mobilité, pour éviter de tomber dans le piège d’une consommation éphémère et non durable ? Que pensez-vous des mesures proposées pour garantir la durabilité de nos véhicules ?