L’État mauritanien a remis en décembre une distinction à Mohamed Ould Bouamatou pour ses efforts d’investissement dans le pays. Cette réhabilitation intervient au moment où les médias locaux annoncent l’abandon prochain, par le nouveau pouvoir de Ghazouani, des poursuites contre l’homme d’affaires et d’autres exilés.
Le premier ministre mauritanien Ismaël Ould Beda Ould Cheikh Sidiya a remis une distinction à Mohamed Ould Bouamatou, le vendredi 27 décembre, pour ses efforts d’investissement dans le pays depuis plusieurs années. La distinction attribuée au banquier a été remise en son nom à l’ancien président de la confédération nationale du patronat (CNPM) Aziz Ould El Mami (récemment revenu d’exil) dans le cadre d’une cérémonie qui a réuni tous les hommes d’affaires mauritaniens. Cette cérémonie de réhabilitation a été précédée par le retrait d’une plainte introduite contre lui par des fausses Ongs, autrefois manipulé par l’ancien régime de Mohamed Ould Abdel Aziz.
L’un des plus grands philanthropes d’Afrique
Mohamed Ould Bouamatou avait déjà été décoré en 2010 pour services rendus à la Nation. L’homme d’affaires a bâti un véritable empire économique en Mauritanie. À travers le Groupe BSA, qu’il a créé au début des années 1990 et qu’il dirige depuis, Mohamed Ould Bouamatou a investi quasiment tous les secteurs économiques de son pays : de la banque, à la téléphonie, en passant par les assurances, la pêche, l’agroalimentaire, les mines, ou encore la construction.
Le banquier est aussi et surtout un philanthrope. En 2001, il a créé en une clinique ophtalmologique qui soigne gratuitement les personnes atteintes de cécité, principalement de cataracte. Il œuvre en outre à la promotion des valeurs démocratiques et à la défense de l’intégrité humaine à travers sa fondation pour l’égalité des chances en Afrique.
Mohamed ould bouamatou, bête noire du régime d’abdel aziz
C’est d’ailleurs à cause de ce noble combat pour la dignité humaine qu’il passa pour la bête noire du régime autocratique de Mohamed Ould Abdel Aziz. Sous le couvert d’un redressement fiscal de ses entreprises, l’ancien régime a fait preuve d’acharnement sur le banquier pendant de nombreuses années.
En 2017, Mohamed Ould Abdel Aziz finit par lancer d’un mandat d’arrêt international contre son riche cousin. Mais les poursuites sont restées vaines car la police internationale (Interpol) a annulé les notices rouges à l’origine du mandat d’arrêt international lancé contre le banquier, en motivant cette décision « par le caractère politique des poursuites dont il fait l’objet».
La fin des poursuites judiciaires ?
Avec cette réhabilitation, Bouamatou se rapproche des frontières de son pays. Mais il devra encore attendre que la justice mauritanienne abandonne formellement les poursuites contre lui. Selon certains sites arabophones « taqadoum » et « anbaa.info », le nouveau chef d’État mauritanien Mohamed Ould Ghazouani prendra cette décision prochainement.
Tout porte à croire que ce n’est plus qu’une question de temps. Depuis son élection, Mohamed Ould Cheikh Ghazouani a engagé une politique d’ouverture qui a permis des avancées démocratiques. Il a notamment fait libérer des prisonniers d’opinion et ouvert les médias publics à l’opposition. Il a en outre initié un dialogue national pour baisser les tensions politiques.