D’une manière générale, les routes sont assez nombreuses en France. Depuis longtemps tracées et entretenues avec l’argent du contribuable, elles entourent à peu près toutes les propriétés du pays, quand elles ne passent pas à travers. Les routes privées ou détenues en commun ne sont qu’un lointain souvenir ou une utopie… Pourtant, l’état global du réseau routier métropolitain serait loin d’être satisfaisant. Un dossier officiel portant sur cette question vient de conclure à la dégradation effective de quasiment un cinquième des axes roulants nationaux du pays, 17 % pour être exact !
Des infrastructures routières qui laissent à désirer
Pris globalement, le chiffre de 17 % de routes plus ou moins dégradées a de quoi impressionner. Surtout dans un pays dit développé. C’est pourtant la conclusion à laquelle est arrivée à l’occasion d’un rapport la Direction des infrastructures de transport. Par souci d’impartialité et de réduction des coûts, celle-ci s’est d’ailleurs appuyée sur deux cabinets d’expertise suisse.
Le Syndicat des équipements de la route évoquait le même sujet via M6 en 2017 :
Le chiffre est d’autant important qu’il ne porte que sur le réseau des nationales et autoroutes, sous la dépendance de l’État. Avec la prise en compte des départementales et voies communales, la proportion serait plus importante encore. Les données en question ont filtré le 23 juillet 2018.
Parallèlement, 7 % des infrastructures annexes nécessiteraient des travaux. Cela concerne notamment les ponts et les tunnels. Les usagers de la route ne sont donc pas en parfaite sécurité, et cet élément a de quoi faire peur.
Un plan à venir ?
Si le gouvernement s’est pressé pour imposer une vitesse limite théorique de 80 km/h, l’État n’est pas pressé pour pourvoir à l’entretien de ses routes déficientes. On parle d’un milliard d’euros d’investissement… d’ici 2037 ! Autant dire que les axes plus ou moins dégradés auront le temps de se démultiplier dans l’intervalle. Les mesures annoncées paraissent dérisoires et déconnectées du but poursuivi.
Cela fait plusieurs années que l’état des routes inquiète les Français, comme en témoigne un reportage de France 3 Bourgogne-Franche-Comté datant de 2016 :
Un sénateur de l’Eure, à savoir Hervé Maurey, a bien précisé que la facture serait d’autant plus salée qu’on en retarderait l’échéance. Le dossier est complexifié par la baisse des dotations des collectivités locales pour l’entretien des routes les plus nombreuses. Mais la révision du système de voirie, aujourd’hui totalement sous monopole étatique, n’est pas à l’ordre du jour.
Ça vous a plu ? 4.4/5 (26)