« Mets de l’huile ! » : cette expression connue sous sa forme musicale revêt une dimension environnementale forte.
En effet, l’huile moteur est un produit qui impacte les sols de manière incontestable, et donc nos aliments par voie de conséquence. L’écosystème est précieux car fort et fragile à la fois. La main de l’Homme n’est pas neutre. Les avancées techniques, technologiques ont révolutionné le paysage urbain, social, naturel pour actuellement le voir menacé.
Beaucoup de citoyens ont déversé naïvement ou intentionnellement leurs huiles dans les égouts, voir leurs éviers, sans prendre conscience des dégâts potentiels. Informer, sensibiliser, éduquer : trois objectifs pour préserver notre terre mère et nos vies.
De quelle huile parle-t-on ?
Toutes les huiles ne se valent pas. Contrairement à votre succulente huile d’olive, très saine pour la santé, les huiles dites « usagées » sont, je cite, des « huiles minérales ou synthétiques, lubrifiantes ou industrielles […] devenues impropres à l’usage auquel elles étaient initialement destinées ».
Aujourd’hui, le volume des huiles usagées collectées évolue entre 190 000 et 215 000 tonnes par an en France. Le volume est donc considérable et sa gestion doit être prise en charge de manière intelligente. Une quarantaine d’entreprises agréées, essentiellement des garagistes, des industriels, et des transporteurs, des stations-services, stations vidanges, prennent en charge le ramassage des huiles usagées. Il existe à peu près autant d’installations agréées pour assurer leur traitement. L’efficacité est au rendez-vous puisque 99 % des huiles usagées pour moteurs sont collectées.
L’objectif est double :
- assurer un ramassage aussi exhaustif que possible, •obtenir une valorisation optimale des huiles collectées
Les chauffeurs suivent une formation spécifique pour transport de matières dangereuses (ADR) afin d’assurer une pleine gestion sécurisée. Tous les cinq ans, les chauffeurs sont invités à passer une remise à niveau, sanctionné par un diplôme certifié. Les camions sont également bien identifiés au travers d’une signalétique appropriée (plaques oranges, niveau de dangerosité environnementale).
L’arsenal réglementaire pour une maîtrise optimale.
Les états s’engagent et les citoyens peuvent compter sur des dispositions régulièrement mises à jour.
En France, ce type d’opérations est régi par les articles R.543-3 et suivants du Code de l’environnement et par les arrêtés du 28 janvier 1999 évoquant les conditions de ramassage et d’élimination des huiles en question.
A l’échelle européenne, on parle de collecte et d’élimination des huiles usagées, lesquelles sont régies par l’article 21 de la directive 2008/98/CE du Parlement européen et du Conseil du 19 novembre 2008 sur les déchets.
Le traitement des huiles est une étape aussi cruciale que la collecte. Les huiles usagées sont régénérées (procédé supprimant les éléments polluants) pour environ 70 % des volumes et sont revalorisées pour environ 30 % sous forme énergétique en grande majorité en cimenterie (combustible de substitution). Deux entreprises françaises sont recensées : Éco huile et Osilub.
Selon la motorisation, correspond un type d’huile moteur. L’huile joue un rôle déterminant puisqu’elle diminue les résistances dues aux frottements des pièces en mouvement, et réduit ainsi l’usure. Elle refroidit le moteur, assure l’étanchéité. Choisir la bonne huile permet ainsi de réaliser des économies d’essence, et de diminuer les émissions de gaz type CO2 !
Véhicule | Huile | |
Essence et Diesel Injection directe avec FAP* | Ville / Route / Autoroute | 5W30 ACEA C1 – C4 |
Essence et Diesel Injection directe sans FAP* | Ville / Route / Autoroute | 5W40 ACEA A3/B4 |
Essence / Diesel turbo Injection indirecte | Ville / Route | 10W40 |
Essence / Diesel turbo Injection indirecte | Route | 15W40 |
(* FAP : Filtre à Particules)
Chaque acte personnel agit sur le contexte global. Des solutions simples existent. Voici sur quels éléments vous pouvez agir concrètement : Filtre à air, Bougies, Système de refroidissement, Système d’alimentation, Système d’émissions, Pression de gonflage des pneus, Bouchon du réservoir, Régulateur de vitesse, Climatisation, Charge du véhicule, Type de conduite, Produits nettoyants, lubrifiants, Recyclage de pièces.
Les effets sur la santé et l’environnement
La protection de l’environnement s’entend à l’échelle mondiale car globale. Les sols, les rivières, les océans appartiennent à un écosystème qui réagit en temps réel. Internet n’est qu’une traduction humaine ! Le vent, le soleil, les êtres vivants participent à l’équilibre général. Sachez qu’1 litre d’huile peut couvrir 1000 m² d’eau et ainsi empêcher l’oxygénation de la faune et de la flore sous-marine pendant plusieurs années. L’huile usagée du moteur est particulièrement toxique.
A l’étranger, les Etats-Unis génèrent jusqu’à un milliard de litres d’huile usée par an, selon une étude publiée dans la revue de sciences de l’environnement et Techonology en 2004.
Une étude menée en 2009 par l’Université de Karachi au Pakistan, a porté sur les effets de l’huile utilisée sur les sols de 15 sites différents. Elle a révélé des concentrations de matériaux métalliques comprenant de l’arsenic, du plomb, du cadmium, du zinc, du baryum et du chrome. Tous des matières toxiques. Mais également des hydrocarbures aromatiques polycycliques, ou HAP, qui sont des agents cancérigènes très toxiques. HAP résultent des effets de la combustion de l’huile utilisée dans le fonctionnement d’un moteur.
Il est souvent conseillé de faire la vidange tous les 10 000 km environ. Alors, multipliez les moyens de transport : bus, métro, train, vélo. Co voiturez, faites connaissance avec votre voisin(e). Cela fluidifie le trafic et les relations humaines ! Bonne route éco responsable !